L'acte 9 des Gilets jaunes le 12 janvier a été marqué par une hausse de la mobilisation, avec près de 84 000 manifestants dans toute la France selon le ministère de l'Intérieur (contre 50 000 la semaine précédente, d'après la même source). A Paris, le cortège, réunissant officiellement quelque 8 000 personnes, a pu apprécier les sons d'une fanfare ou celle d'un joueur d'harmonica sur la place de l'Etoile, en parallèle aux revendications de Gilets jaunes toujours déterminés à se faire entendre.
Si les violences ont été globalement moins nombreuses que lors des précédents rassemblements, dans la capitale, le gaz lacrymogène, le canons à eau et les lanceurs de balles de défense (LBD40) ont malgré tout été utilisés régulièrement par les forces de l'ordre. Celles-ci ont également été ciblées par des projectiles. Recevant de plein fouet les jets d'eau, un homme s'est ainsi retrouvé les fesses à l'air, perdant son pantalon. Peu après, les policiers ont procédé à son interpellation.
Dans une autre scène filmée à proximité de l'Arc de Triomphe, on voit un manifestant tomber au sol après avoir reçu, de plein fouet, un jet de canon à eau. Ayant du mal à se relever, celui-ci voit plusieurs Gilets jaunes arriver à sa hauteur pour l'aider à se relever et tenter de le mettre à l'écart. Mais ces individus sont alors ciblés par des jets d'eau et des tirs de grenades lacrymogènes.
Le ministère de l'Intérieur a fait état de 244 interpellations sur l'ensemble du territoire. Un total de 149 personnes ont été interpellées à Paris, notamment pour port d'arme prohibée ou participation à un groupement en vue de commettre des violences, selon la Préfecture de police. Parmi elles, 108 ont été placées en garde à vue, d'après le parquet de Paris dans un bilan communiqué à 21h.
Plusieurs villes de province ont également été le théâtre d'incidents. A Bourges, l'ambiance détendue du défilé a dégénéré, plusieurs centaines de personnes ayant tenté de braver l'interdiction de rassemblement dans le centre-ville. S'en sont suivies quelques échauffourées avec les forces de l'ordre. Selon l'AFP, deux Gilets jaunes de 17 et 28 ans ont été blessés par des tirs de lanceurs de balle de défense.
A Chantilly, où plusieurs centaines de Gilets jaunes avaient envahi l'hippodrome, un gendarme a été filmé en train de déclencher une grenade lacrymogène à quelques centimètres d'un groupe de manifestants assis. L'incident a heureusement été sans conséquence pour les manifestants.
A Bordeaux, où des milliers de Gilets jaunes ont défilé, un manifestant a été blessé à la tête par un projectile lancé par la police.
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A Toulouse, où la mobilisation était très suivie, la manifestation a dégénéré sur la place centrale du Capitole, noyée sous les gaz lacrymogènes quand les policiers ont repoussé des groupes très mobiles qui leur lançaient des projectiles et les chargeaient. Les cafés et commerces alentour, où beaucoup de clients s'étaient réfugiés, ont fermé leurs grilles pendant ces heurts, tandis que le gros des manifestants se dispersaient. Les incidents ont éclaté près de trois heures après le début de la manifestation, qui a réuni environ 6 000 Gilets jaunes, dont environ 1 000 casseurs selon un communiqué de la préfecture.
13 personnes ont été «légèrement» blessées et 33 interpellées pour des «dégradations et des violences», de même source.
Confrontés à ces scènes de violences, certains manifestants ont décidé de prendre à bras le corps la problématique pour empêcher d'autres affrontements. C'est le cas d'une Gilet jaune de Toulouse, qui a tenu à distance des manifestants qui souhaitaient selon elle se confronter à la police. Une scène captée par RT France.