France

Moscovici, Mézard : Macron place-t-il ses pions à la Cour des comptes et au Conseil constitutionnel?

Emmanuel Macron envisage de nommer au Conseil constitutionnel deux de ses proches, Didier Migaud et Jacques Mézard, selon Paris Match. Pierre Moscovici, qui s'est récemment rapproché du chef d'Etat, prendrait la tête de la Cour des comptes.

En plein mouvement des Gilets jaunes – qui traduit une véritable crise institutionnelle dans le pays, comme le montre leur revendication d'un référendum d'initiative citoyenne en toutes matières – Emmanuel Macron s'apprête à opérer des changements d'ampleur à la tête des institutions.

Le timing s'y prête, le prochain renouvellement de trois membres du Conseil constitutionnel devant en principe intervenir courant février. Et, selon des informations de Paris Match, le chef d'Etat devrait profiter de l'occasion pour placer des proches au sein de cette institution clé, qui veille notamment à la régularité des élections nationales et... des référendums.

Le magazine révèle ainsi que l’ancien député socialiste Didier Migaud, à la tête de la Cour des comptes depuis 2010, pourrait, sur demande d'Emmanuel Macron, rejoindre les sages. Une nomination qui ferait un heureux par ricochet : le commissaire européen Pierre Moscovici, qui se disait prêt à «donner un coup de main» au chef de l'Etat en novembre dernier. Le poste laissé libre à la Cour des comptes pourrait en effet lui échoir, selon Paris Match.

Enfin, sur les trois postes à pourvoir au Conseil constitutionnel, l'un semble dévolu à l’ancien ministre radical de gauche Jacques Mézard, membre influent du Sénat et lui aussi proche d'Emmanuel Macron, selon le magazine.

«Au moins, c'est clair»

Autant de nominations qui peineraient à redonner confiance dans les institutions, comme le laissent présager les premières réactions qu'elles suscitent. «Au moins c'est clair», raille par exemple la député Républicain Valérie Boyer dans un message sur Twitter.

«Quelle autorité nommerait Jacques Mézard au Conseil constitutionnel ? Parce que, pour des raisons différentes, je vois mal Macron, Ferrand ou Larcher s'en charger...», se demande quant à lui Pierre Januel, ancien attaché parlementaire pour le groupe écologiste.

«Pour le dépassement du seuil des 3% de déficit public, on peut toujours s'arranger, la France n'est pas l'Italie, tout ça : on comprend mieux d'un coup...», réagit de son côté l'essayiste Coralie Delaume, en référence au poste de commissaire aux affaires économiques et financières européen occupé par Pierre Moscovici.

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