Mardi 1 janvier
Comme le rapporte Nice matin, plusieurs centaines de Gilets jaunes se sont rassemblés pour fêter le Nouvel An sur la place Masséna, à Nice. Ils ont installé une sono «et dès les premières notes crachées par une baffle hésitante, c’est tout Nice qui est venu se mêler aux Gilets jaunes».
A minuit, des Gilets jaunes ont pris chaleureusement dans leurs bras des gendarmes en uniforme pour leur souhaiter une bonne année 2019, sous le bruit assourdissant des feux d'artifice. Sur les images diffusées sur Twitter, ils sont également plusieurs à leur serrer la main. Une scène qui a fait sensation.
D'après l'AFP, vers 21h30, CRS et gendarmes mobiles, postés en très grand nombre sur la voie menant au pont d'Aquitaine à Bordeaux, ont fait usage de canons à eau, chargeant régulièrement, pour faire partir les manifestants dont le nombre s'amenuisait au fil de l'intervention, une partie préférant s'éloigner d'eux-mêmes.
Lundi 31 décembre
Une grosse centaine de Gilets jaune, selon l'AFP, décidés à «faire la fête», ont occupé en début de soirée les voies menant au pont d'Aquitaine à Bordeaux, où la circulation a rapidement été déviée par les autorités.
Peu avant 20h, dans une ambiance bon enfant, les manifestants se sont installés sur une voie de l'artère, ne laissant passer les voitures que dans le sens Bordeaux-Paris.
Sur les Champs-Elysées, un reporter de RT France a pu constater que les axes menant à la place de l'Etoile à Paris avaient été verrouillés par les forces de l'ordre, à l'aide de blocs de béton.
Des agents de sécurité privée sont également présents.
«Au revoir Benalla», chantent des Gilets jaunes sur les Champs-Elysées à Paris, selon le journaliste du média en ligne Brut, Remy Buisine.
En province, les Gilets jaunes ont également organisé plusieurs rassemblements. A Bordeaux par exemple, plusieurs dizaines d'entre eux ont investi le pont d'Aquitaine, selon des témoins ayant relayé des images sur Twitter.
Une centaine de Gilets jaunes ont investi l'avenue des Champs-Elysées dans la capitale, où l'ambiance est pour l'heure bon enfant. «On est là aussi pour les personnes disparues lors des manifestations», a déclaré l’un d’entre eux au micro de RT France.
«Test du périmètre de sécurité sur les Champs-Elysées : j'ai réussi à rentrer sans fouille ni palpation», affirme un journaliste du Parisien qui a souhaité se rendre sur l'artère parisienne où se tient un rassemblement des Gilets jaunes.
Le soir du réveillon s’annonce électrique partout en France. Depuis plusieurs jours, les appels à manifester le soir du 31 décembre à Paris ainsi qu’en province se sont multipliés sur Facebook. Sur le site Démosphère, qui se présente comme «un agenda alternatif de la région parisienne», pas moins de sept événements de ce type ont été recensés sur Facebook.
L’un d’entre eux, appelant à battre le pavé sur les Champs-Elysées, intéresse déjà plus de 60 000 personnes. «Parce que nos vies sont des fêtes, et ne seront plus défaites [...]. Certains ont trop vite enterré le mouvement. Mais ni les blessés, ni les morts, ni les arrestations n'ont pu stopper l'élan des Gilets Jaunes et leur désir d'une société plus juste et plus humaine», écrivent ses organisateurs. D’autres appels incitant, cette fois, les manifestants à converger vers le palais de l’Elysée, où Emmanuel Macron se pliera à l’exercice du traditionnel et très attendu discours de fin d’année, ont également émergé sur le réseau social. Face à ces appels à manifester, la préfecture de police de Paris a décidé de renforcer les mesures de sécurité. Dès le 31 décembre à 16h, l'ensemble de la zone allant de l'Arc de Triomphe à la place de la Concorde en incluant le secteur du Trocadéro et de la tour Eiffel, sera piétonne.
Lors de l’acte 7 de la mobilisation des Gilets jaunes, le 29 décembre, quelques incidents ont été relevés en France. La porte de la Banque de France a été brûlée à Rouen (Seine-Maritime) et des agressions de journalistes ont été dénoncées : un journaliste de CNews à Lille (Nord), de BFM à Marseille (Bouches-du-Rhône) et de TV7 à Bordeaux (Gironde). A Paris, 57 personnes ont été interpellées, 33 ont été placées en garde à vue, selon la préfecture.
La mobilisation en province a également et surtout été marquée, ces dernières semaines, par l'émergence inédite des «villages citoyens» aux abords de ronds-points ruraux, où les Gilets jaunes se sont relayés jour et nuit pour organiser des actions locales, notamment pour sensibiliser la population sur la désormais revendication phare du mouvement citoyen : le RIC (référendum d'initiative citoyenne).