France

Acte 6 des Gilets jaunes : comment devrait se dérouler la mobilisation ?

A quoi s'attendre pour l'acte 6 de la mobilisation des Gilets jaunes ? L'essoufflement du mouvement lors de l'acte 5 est-il réel ? Il pourrait prendre de nouvelles formes ce 22 décembre.

Alors que médias et gouvernement parlent d'essoufflement de la mobilisation des Gilets jaunes, ce sixième acte s'annonce crucial pour la suite des événements et le mouvement va devoir se réinventer. A observer les réseaux sociaux, c'est bien ce que les Gilets jaunes comptent faire.

Ils ne lâchent pas l'affaire. Des Gilets jaunes suivis par des milliers d'internautes appellent à un acte 6, le 22 décembre, au premier jour des vacances de Noël. Cette fois, la mobilisation s'annonce multiforme, plus éclatée que les quatre précédents samedis où les Gilets jaunes se donnaient rendez-vous à Paris, tout en maintenant des mobilisations locales dans les grandes villes. Cette fois, des actions sont prévues en région parisienne mais aussi aux frontières, à l'appel notamment de Priscillia Ludosky, qui a annoncé qu'elle se rendrait à la frontière espagnole.

A Versailles et à Paris

Eric Drouet, l'un des leaders du mouvement, a appelé sur une page d'événement Facebook à un rassemblement à Versailles à partir de 8 heures le 22 décembre. «Fini Paris et ses petites rues !», a-t-il écrit dans la description dans laquelle il explique que «Versailles est très accessible aux bus, voitures et autres transports».

Cet appel à manifester de la part de ce porte-voix des Gilets jaunes a entrainé l'annonce de la fermeture du château de Versailles et du reste du domaine qui l'entoure. 

Un autre événement Facebook intitulé «Acte 6 Un Million De Français Avec Nous !» appelant lui à un rassemblement place de l'Etoile intéresse plus de 35 000 personnes.

D'autres pages réunissant quelques milliers de personnes invitent à des rassemblement place de l'Opéra et d'autres sans plus de précision de quartier, à manifester à Paris.

En province et aux frontières

Des manifestations de Gilets jaunes sont prévues dans 14 grandes villes du pays dont Lille, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lyon ou encore Strasbourg, récemment meurtrie par un attentat qui a fait cinq morts le 11 décembre.

En outre, un appel à bloquer les frontières avec les pays limitrophes semble prendre de l'ampleur. Sur la page Facebook consacrée à l'évènement, qui comptait près de 6000 personnes ce 21 décembre, les Gilets jaunes sont invités à bloquer les camions et non les particuliers pour respecter la libre circulation des personnes.

Des points de blocage sont prévus au niveau des frontières franco-belge (Maubeuge-Bettignies, Tourcoing, Dunkerque, Hertain), franco-allemande (Strasbourg-Kehl, Gambsheim), franco-espagnole (Le Perthus/Le Boulou, La Jonquera) et franco-italienne (Menton-Vintimille). Les ports de Saint-Nazaire, de Brest et de Saint-Malo pourraient aussi être concernés, selon France info. En Auvergne-Rhône-Alpes, un blocage est prévu au rond-point de la vigie, à Chamonix.

Priscilla Ludosky, l'une des figures du mouvement, précise sur sa page Facebook qu'elle sera pour sa part à la frontière espagnole le 22 décembre. «La mobilisation aux frontières n'est pas nouvelle. Beaucoup de gens dans les régions sont venus à Paris, cette fois, on leur propose de rejoindre les Gilets jaunes des frontières», explique-t-elle au Parisien. Pour ces déplacements, cette figure du mouvement explique que certains militants s’organisent avec des «compagnies de car sympathisantes» pour rejoindre les frontières ou prévoient de faire du covoiturage. La porte-parole appelle les «gilets jaunes» européens à rejoindre les manifestants français à la frontière pour porter les mêmes revendications sur le pouvoir d'achat et la souveraineté, «gros problème» pour les frontaliers, selon elle. 

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