«Les policiers sont à bout et ne bénéficient d’aucune reconnaissance», a déclaré le syndicat Unité SGP Police-Force ouvrière sur Twitter, ce 15 décembre, en annonçant dans la foulée «l’acte 1 de la colère des policiers». Un clin d’œil assez clair aux cinq «actes» de la mobilisation anti-gouvernementale des Gilets jaunes réalisés jusqu'alors.
Quelques heures après cette annonce, la déléguée syndicale d'Unité SGP Police-Force ouvrière Linda Kebbab, a confirmé sur BFMTV la naissance du mouvement de protestation : «Au premier janvier 2019, le gel du point d’indice des fonctionnaires reprend. Il y a quelques jours, alors qu’on parlait de la mobilisation héroïque des policiers, le Sénat votait l’allongement des journées de carence en cas d’arrêt maladie. Bref, on a beaucoup de dispositions […] qui sont contraires aux intérêts sociaux des salariés et plus particulièrement des policiers […] Je viens vous l’annoncer solennellement, l’acte 1 des policiers se prépare.»
L’expression de cette exaspération témoigne une nouvelle fois du climat de défiance qui s’installe au sein de certains syndicats policiers vis-à-vis du gouvernement. Le 5 décembre dernier, le syndicat de police Vigi avait déposé un préavis de grève illimitée à partir du 8 décembre, qui concernait certains fonctionnaires du ministère de l'Intérieur. L'organisation avait par ailleurs appelé les forces de l'ordre à user de leur droit de retrait qui permet à tout salarié d'arrêter son travail et de quitter son lieu de travail, lorsqu'il estime faire face à un danger grave : «N’allez pas vous faire blesser, mutiler ou tuer pour des personnes qui pensent que vous êtes de la chair à canon. Pensez à vous, vos familles et vos proches.»
Le 3 juillet, un rapport sénatorial avait dressé un tableau très sombre de l'état des forces de sécurité intérieure, et en particulier de la police nationale française, parlant de fonctionnaires «au bord de la rupture».