Fiorina, une étudiante de 20 ans qui participait à l'acte 4 des Gilets jaunes le 8 décembre à Paris, a été éborgnée à la suite d’un «tir de lanceur de balles de défense ou [...] un débris de grenade». Son compagnon, Maxime Jacob, a accepté de revenir pour RT France sur les circonstances de ce violent incident.
«Nous étions sur l’avenue des Champs-Elysées vers midi. Nous avons demandé aux gendarmes mobiles si nous pouvions quitter [l'avenue], mais [ils] avaient reçu l’ordre de ne laisser sortir personne. Nous avons donc attendu. […] Vers 14 h, un magasin protégé par des panneaux en bois a été vandalisé […] puis incendié, là, les CRS sont alors intervenus pour repousser la foule afin de permettre aux pompiers d’éteindre cet incendie. Les casseurs étaient à droite des CRS mais [ces derniers] ont tiré non seulement à droite mais aussi à gauche et droit devant. Nous étions à gauche, [..] et lors de la charge [des CRS], une grenade a explosé à quelques mètres de moi. Puis, quelques secondes plus tard, un autre projectile a atteint Fiorina qui s’est alors effondrée.»
Si Maxime Jacob juge justifié l’usage de la force lors de cette journée de mobilisation afin de «rétablir l’ordre face aux casseurs», il déplore en revanche son usage face à des «manifestants qui ne sont que spectateurs».
«Je suis remonté contre le fait qu’on ait osé tirer dans notre direction. Cela m’étonnerait que ce soit un accident», s’insurge-t-il. Interrogé sur l’évolution de l’enquête, il confirme que l’inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie après le dépôt d’une plainte. Enfin, il rapporte que Fiorina a fait part de son émotion quand elle a appris la constitution d’une cagnotte afin de l'«accompagner [...] dans ses dépenses médicales et de soutien psychologique et à reconstruire sa vie». «Fiorina a été très touchée et tenait à remercier tout le monde. Elle ne peut pas le faire pour le moment mais elle le fera le moment venu.», a-t-il affirmé.