Dans l'Ain, le 8 décembre, la situation était tendue devant la préfecture de Bourg-en-Bresse, où s'étaient réunis plusieurs centaines de Gilets jaunes (environ 1 000 selon la presse locale).
Dans l'après-midi, les manifestants ont dû reculer face aux charges et à l'emploi de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre.
Les compagnies départementales d'intervention et des Gilets jaunes se sont ensuite fait face à quelques dizaines de mètres d'écart. L'un de ces policiers, visière relevée, s'exclame alors à destination de l'un de ses collègues : «Dès que ça revient tu lui envoies une grenade dans la gueule.»
Cette phrase a pu être filmée au plus près des compagnies d'intervention par un Gilet jaune qui se trouvait, avec quelques autres, à l'écart du face-à-face, sous le auvent d'un immeuble. Or, selon la circulaire du 2 septembre 2014, les grenades (GMD) doivent être lancées «au ras du sol, en direction du groupe d'éléments hostiles à disperser».
«C'est interdit dans la tête monsieur !», intervient de fait l'un des Gilets jaunes à l'écart. A ce moment-là, le policier incriminé se tourne vers le manifestant qui répète : «Dans la tête c'est interdit, dans les jambes ok, mais dans la tête non.» Le fonctionnaire de police réplique : «C'est vous qui avez un problème avec nous.»
«Non, non, nous à la base on est pacifistes», reprend le manifestant.
Contactés par RT France, plusieurs témoins qui se situaient sous le auvent, ont corroboré la séquence, exprimant leur étonnement quant au propos tenu par le policier.
Selon le journal localLe Progrès, des tirs de flashball ont blessé au moins deux personnes durant cette journée à Bourg-en-Bresse. Le bilan fait état de neuf blessés (dont deux fonctionnaires de police) et une trentaine d'interpellations. Des commerces ont été vandalisés.
Ailleurs en France, cette nouvelle mobilisation des Gilets jaunes contre la baisse du pouvoir d'achat a été marquée par des violences. Certains manifestants ont été sérieusement blessés. A Paris notamment, Libération a confirmé qu'une femme avait été gravement touchée à un œil, par un tir de lanceur de balles de défense ou d’un débris de grenade. A Bordeaux, un homme a eu la main arrachée à cause d'une grenade.
Selon le ministre de la Santé, Agnès Buzyn, les heurts ont fait quelque 325 blessés.