Ségolène Royal est allée à contre-courant de la majorité de la gauche le 9 décembre. Invitée sur le plateau de Cnews et Europe 1 pour évoquer l'arrestation controversée de lycéens à Mantes-la-Jolie, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle de 2007 assume être «du côté de ceux qui rétablissent la sécurité» et qui ont peut-être permis à des victimes d'être «protégées».
Ségolène Royal confesse avoir été initialement «surprise» par les images de l'arrestation : des jeunes agenouillés, les mains derrière la tête, après des échauffourées dans la ville des Yvelines le 6 décembre, dans le cadre de mobilisations lycéennes contre la politique éducative du gouvernement. «Au lieu d'être à genoux, ils pouvaient peut-être être assis», poursuit-elle.
C'était quand même terrible, il y avait [...] des bonbonnes de gaz jetées dans des bennes à ordures qui auraient pu flamber, il y a une femme seule qui a été agressée, il y a eu des voitures incendiées, il y a eu un déferlement de sauvageries
Puis, elle avoue avoir changé d'avis lorsqu'elle a visionné les événements à Mantes-la-Jolie : «C'était quand même terrible, il y avait [...] des bonbonnes de gaz jetées dans des bennes à ordures qui auraient pu flamber, il y a une femme seule qui a été agressée, il y a eu des voitures incendiées, il y a eu un déferlement de sauvageries.»
Il n'y a eu aucun blessé, il n'y a eu aucun problème
Ségolène Royal dénonce alors la présence de casseurs se mêlant aux lycéens et félicite les policiers qui «ont parfaitement bien réglés les choses». «Il n'y a eu aucun blessé, il n'y a eu aucun problème», tient-elle à rappeler.
L'ancienne ministre de l'Environnement concède que les images ont pu choquer «les plus anciens parce que cela rappell[ait] peut-être d'autres images», mais ajoute : «Ça ne leur a pas fait de mal à ces jeunes de savoir ce qu'est le maintien de l'ordre, la police, se tenir tranquille. Ça leur fera un souvenir.» «C'est pas mal pour leur redonner le sens des réalités», ajoute-t-elle. Des propos que ne devraient guère goûter le reste de la classe politique de gauche. Des élus insoumis au patron du Parti socialiste, Olivier Faure, elle avait manifesté son indignation face à cette scène.
Ce 9 décembre, en outre, Ségolène Royal a déclaré qu'elle déciderait en janvier de son éventuelle candidature aux élections européennes de mai, en fonction de la possibilité ou pas d'un «rassemblement» à gauche.
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