L'Elysée a annoncé renoncer à l'augmentation des taxes sur le carburant en 2019, le soir du 5 décembre. Le gouvernement avait auparavant suspendu la hausse de ces taxes pour six mois.
«Comme ça il n'y a pas d'entourloupe. Le président, je l'ai eu au téléphone, il y a quelques minutes. Il m'a dit : "Les gens ont eu l'impression qu'il y avait une entourloupe, qu'on leur disait c'est une suspension mais hop ça reviendra après."», a commenté le ministre de la Transition écologique François de Rugy lors d'un débat avec des Gilets jaune sur BFM TV.
Comme ça il n'y a pas d'entourloupe
Plus tôt, l'Assemblée nationale avait approuvé, par 358 voix contre 194, les mesures annoncées par le Premier ministre Edouard Philippe en réponse à la grogne sociale portée par les Gilets jaunes. Lors de sa déclaration sur «la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat», le Premier ministre avait défendu l'abandon dans le budget 2019 de la hausse de la taxe carbone ainsi que le gel des tarifs du gaz et de l'électricité.
La veille du vote, Edouard Philippe, avait annoncé, après avoir rencontré les partis politiques, un moratoire de six mois sur la hausse de la fiscalité sur le carburant.
Le début d'un changement de cap ?
A trois jours d'une nouvelle manifestation prévue des Gilets jaunes, l'annonce de cette annulation constitue un recul de l'exécutif, qui insistait il y a peu sur sa détermination à «garder le cap» fiscal pour assurer la transition écologique. Le 18 novembre sur France 2, le locataire de Matignon avait affirmé que le gouvernement ne reculerait pas, notamment en matière de fiscalité énergétique : «Le cap, il est bon et nous allons le tenir. Ce n'est pas quand ça souffle qu'il faut changer de cap.»
Edouard Philippe avait promis que son gouvernement continuerait de baisser les impôts et les taxes, mais s'était montré inflexible sur la taxe carbone. Si cette taxe est au cœur des revendications des Gilets jaunes, elle n'est pas seule en cause.
Au cours des trois dernières semaines, les manifestants ont fait part d'une série de revendications qui vont bien plus loin que l'annulation de la taxe carbone. A cet égard, il demeure pour l'heure incertain que la mesure annoncée ce 5 décembre puisse contribuer à calmer la colère des protestataires, quelques jours avant la mobilisation nationale du 8 décembre.