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La Russie en ligne de mire, l'UE va lancer un «système d'alerte» contre la désinformation

A l'approche des élections européennes de mai 2019, l'UE va mettre en place un «système d'alerte rapide» permettant aux Etats de partager des informations sur les «tentatives coordonnées d'acteurs étrangers». En ligne de mire : la Russie.

A six mois des élections européennes, la Commission européenne a lancé ce 5 décembre un plan d'action contre la désinformation en ligne. L'organe appelle les Etats membres et acteurs d'Internet comme Facebook à se mobiliser face à une menace. Sa «source principale» est attribuée sans grand suspense... à la Russie.

L'exécutif européen a annoncé la mise en place d'un «système d'alerte rapide» entre les institutions européennes et les pays de l'Union européenne pour partager leurs données «en temps réel» sur d'éventuelles «campagnes de désinformation» en cours, en amont du scrutin prévu fin mai 2019.

Nous avons vu des tentatives d'ingérence dans les élections et les référendums, avec des preuves désignant la Russie comme une source principale de ces campagnes

De leur côté, les acteurs majeurs d'Internet comme Facebook, Twitter et Google, qui ont pris des engagements dans un «code de bonnes pratiques» signé en septembre, sont appelés à rendre compte de leurs actions contre la désinformation en ligne dans des rapports mensuels.

«Nous avons vu des tentatives d'ingérence dans les élections et les référendums, avec des preuves désignant la Russie comme une source principale de ces campagnes», a fait valoir devant la presse Andrus Ansip, vice-président de la Commission en charge du marché unique numérique. «Nous devons être unis et unir nos forces pour protéger nos démocraties contre la désinformation», a-t-il ajouté, en présentant le plan d'action préparé par l'exécutif européen.

Une plateforme numérique sécurisée pour que les Etats partagent leurs informations

La Commission européenne a annoncé qu'elle allait «plus que doubler» en 2019 le budget d'une cellule spécialisée chargée de lutter contre la désinformation et de sensibiliser l'opinion, qui passerait à cinq millions d'euros.

Les pays européens sont appelés à prendre eux aussi des mesures de ce type. Le «système d'alerte rapide», qui doit être mis en place d'ici le mois de mars, prendra la forme d'une plateforme numérique sécurisée. Les Etats membres et les institutions européennes pourront y partager des informations sur des «tentatives coordonnées d'acteurs étrangers pour manipuler» le débat démocratique, selon un document de la Commission.

Facebook, Twitter, Google et la compagnie Mozilla (à l'origine du navigateur Firefox) ont signé en septembre un «code de bonnes pratiques», non contraignant, où ils s'engagent notamment à distinguer clairement contenus publicitaires et informations, ainsi qu'à fermer plus rapidement de faux comptes actifs. 

Ils promettaient également d'adopter une politique claire sur l'utilisation et l'identification des «bots», ces comptes programmés pour diffuser des messages automatiques, et de coopérer avec des «fact checkers» (vérificateurs de faits) et des chercheurs pour contrer la désinformation. Les signataires «doivent rapidement et efficacement appliquer les engagements pris», en se «concentrant sur des actions qui sont urgentes pour les élections européennes de 2019», a enfin exhorté la Commission.

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