France

Heurts avec les CRS, lycée incendié : la contestation lycéenne prend de l'ampleur (IMAGES)

Des incidents ont à nouveau éclaté ce 4 décembre devant des lycées, après une première journée de perturbations. En région parisienne comme en province, notamment à Toulouse et Marseille, les affrontements et les incendies se multiplient.

Comme la veille, des incidents se sont produits ce 4 décembre devant des lycées de région parisienne et de province, dans le cadre d'un mouvement de protestation contre la politique du gouvernement. Les mots d'ordre des syndicats lycéens (UNL, SGL, Fidl...) ciblent les réformes du bac et du lycée, la plateforme d'accès aux études supérieures Parcoursup et la création du service national universel (SNU), qu'ils contestent. Jusqu'à présent, les appels à mobiliser n'avaient rencontré que peu d'échos, mais le mouvement a pris de l'ampleur cette semaine, porté par la mobilisation des Gilets jaunes.

Voitures, poubelles et chariots de supermarché incendiés

En Seine-Saint-Denis, 21 lycées et trois collèges étaient concernés, à des degrés divers, par des perturbations, selon la préfecture. Des incidents ont notamment éclaté à Aubervilliers, près du lycée Jean-Pierre Timbaud, où une voiture avait été incendiée le 3 décembre lors de heurts impliquant des dizaines de jeunes.

Une centaine d'élèves étaient aussi rassemblés à Saint-Ouen, où une voiture a été incendiée à proximité du lycée Marcel Cachin. «La plupart des actions de lycéens» ont cessé en fin de matinée, selon la préfecture de Seine-Saint-Denis. 25 personnes ont été interpellées.  

Des perturbations ont aussi touché 15 lycées du Val-d'Oise, où des poubelles et des chariots de supermarché ont été incendiés, selon la gendarmerie et la police. À Villiers-le-Bel, les forces de l'ordre ont reçu des «jets de projectiles», selon une source policière. 30 personnes ont été interpellées dans le département.  

Plusieurs lycées du Val-de-Marne ont également été partiellement bloqués dans la matinée. Au lycée polyvalent de Cachan (Val-de-Marne), une voiture a été incendiée, selon un journaliste de l'AFP. «La police a fait usage de gaz lacrymogène sur les lycéens qui étaient rassemblés devant l'établissement bloquant l'arrivée des pompiers», d'après une source proche du dossier.

En Essonne, sept jeunes ont été interpellés après des blocages devant des lycées. A Ris-Orangis, des jeunes ont mis le feu à des barrages de palettes et jeté cailloux et bouteilles de verres sur les forces de l'ordre, selon une source proche du dossier. A Bondoufle, «une grosse centaine de jeunes» ont aussi jeté des projectiles sur les forces de l'ordre, selon une autre source. Deux gendarmes ont été légèrement blessés. 

Incidents à Toulouse et Marseille, le service d'ordre de la CGT s'interpose

La province n'est pas épargnée par les troubles. A Bordeaux, des barricades ont été incendiées face au lycée François Mauriac.

Un feu a aussi été lancé dans l'entrée d’un lycée de Blagnac, dans l’agglomération de Toulouse. L'incendie s'est étendu à la façade, faisant de gros dégâts.

A Marseille, aux abords du lycée Périer, un incendie et une colonne de fumée ont été filmés. D'après Franceinfo, la CGT a décidé d'envoyer son service d'ordre en tampon entre les lycéens et les policiers. Selon le rectorat, 23 lycées de l'académie Aix-Marseille étaient touchés ce 4 décembre. 

Interviewé par France 3, le secrétaire départemental de la CGT, Olivier Mateu a déploré la réaction des forces de l'ordre. «Les jeunes viennent, ils sont mobilisés [...] ils sont à peine arrivés là, [les CRS] gazent et frappent», a-t-il témoigné. Et de conclure : «Ca va mal finir.»

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