Après les Gilets jaunes et les ambulanciers, c'est au tour des agriculteurs d'exprimer leur mécontentement. Des professionnels en colère ont déversé 40 tonnes de pierres devant la préfecture d’Eure-et-Loir à Chartres le 3 décembre dans la soirée pour protester contre la hausse des taxes agricoles. Plusieurs tracteurs ont défilé dans la ville et déversé des bennes de pierres provenant de champs du département. Une délégation a été reçue en préfecture dans la soirée.
Nous soutenons les gilets jaunes en tant que citoyens mais pas en tant qu’agriculteurs parce qu’on ne défend pas les mêmes choses
Julien Lefèvre, secrétaire général des Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir cité par l'AFP, a déclaré à cette occasion : «Notre mouvement de contestation s’inscrit en marge des Gilets jaunes et vise à montrer que la politique d’Emmanuel Macron sur les taxes conduit dans le mur de pierres que nous avons érigé ce soir.» Et de tendre en partie la main aux Gilets jaunes : «Nous soutenons les Gilets jaunes en tant que citoyens mais pas en tant qu’agriculteurs, parce qu’on ne défend pas les mêmes choses.»
Par ailleurs, les représentants du secteur appellent d'ores et déjà à une manifestation «la semaine prochaine» pour que le gouvernement tienne «ses promesses» consignées dans la récente loi alimentation, selon une annonce faite par la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, sur France Info : «Nous serons dans la rue très prochainement pour dire stop au matraquage des agriculteurs et pour que le gouvernement tienne ses promesses sur la loi alimentation [...] Nous ne voudrions pas que ce soient les agriculteurs qui fassent les frais du ralentissement ou du renoncement du président de la République.»
Le gouvernement doit présenter le 5 décembre les ordonnances attachées à la loi alimentation, notamment celle sur le relèvement du seuil de revente à perte et la limitation des promotions, qui pourrait induire une baisse du pouvoir d'achat pour les agriculteurs : «50 centimes par mois et par habitant», selon les calculs de la FNSEA.