France

Manifestation des Gilets jaunes du 1er décembre : faut-il fermer les Champs-Elysées ?

Les Gilets jaunes veulent de nouveau manifester sur la célèbre avenue parisienne le 1er décembre... mais le pouvoir les laissera-t-il faire ? Si d'aucuns, comme Marine Le Pen, le souhaitent, rien n'est moins sûr.

Le 27 novembre, au sortir d'un rendez-vous avec François de Rugy, ministre de la Transition écologique, Eric Drouet, un des porte-paroles des Gilets jaunes, a de nouveau appelé à une manifestation sur les Champs-Elysées à Paris le 1er décembre : «Il y aura le rendez-vous, comme samedi dernier, aux Champs-Elysées. Le souhait de tous les Gilets jaunes c'est de continuer chaque samedi comme ça, aux Champs-Elysées.»

Lors du précédent rassemblement non-autorisé des Gilets jaunes sur les Champs-Elysées le 24 novembre, des affrontements parfois violents ont éclaté entre certains manifestants et les compagnies de CRS, visiblement débordées. Ces échauffourées ont occasionné plusieurs dizaines de blessés et plus de 100 interpellations dans la capitale.

Selon les scénarios encore flous qui se profilent, le ministère de l'Intérieur pourrait de nouveau être confronté aux mêmes difficultés qui ont mené aux débordements du 24 novembre : les manifestants pourraient déferler en grand nombre sur l'avenue parisienne sans aucune organisation réelle ni autorisation, attirés notamment par le symbole du Palais de l'Elysée à quelques centaines de mètres. 

La préfecture de police devra donc trancher : cadenasser les accès piétons et métro à l'avenue des Champs-Elysées au risque d'occasionner une très mauvaise journée pour les commerces locaux à l'approche des fêtes (tout en prenant le risque de voir les affrontements se déplacer quoiqu'il en soit), ou, deuxième option, laisser les Gilets jaunes venir sur les Champs-Elysées en espérant qu'ils soient moins nombreux que la semaine passée.

Christophe Castaner avait annoncé à propos du 24 novembre : «Nous aurions pu interdire complètement les Champs-Elysées et fermer Paris mais nous n'avons fait pas ce choix-là. Nous avons appelé à la responsabilité de chacun.» Mais cette fois, une source proche du dossier citée par le magazine Marianne semble savoir que les autorités envisagent de fermer totalement le secteur des Champs-Elysées le 1er décembre et de prendre un arrêté interdisant tout rassemblement à cet endroit.

Marine Le Pen plaide pour une manifestation encadrée

Marine Le Pen, a pour sa part plaidé ce 29 novembre pour autoriser une manifestation sur les Champs-Elysées. La présidente du Rassemblement national a estimé sur Europe 1 qu'il s'agirait d'une «forme de considération du gouvernement à l'égard des Gilets jaunes». Et de prévenir : «Si les Champs-Elysées sont interdits aux Gilets jaunes, ce sera ressenti par les Gilets jaunes en réalité comme un acte d'humiliation supplémentaire, une forme de mépris supplémentaire.»

L'élue du Pas-de-Calais a également rappelé : «Les Champs-Elysées, c'est une avenue qui est le symbole de la France. Or les Gilets jaunes, c'est le peuple français. [...] Ils ont envie de se réapproprier ce qu'ils considèrent comme leur appartenant.»

Marine Le Pen juge aussi que le gouvernement pourrait autoriser la manifestation «en l'encadrant, en mettant en place les conditions pour que des éventuels radicaux, casseurs etc. soient immédiatement interpellés, pour ne pas qu'ils salissent cette belle et grande manifestation populaire».

Et de conclure : «Ouvrir les Champs-Elysées et, quand tout le monde est sur les Champs-Elysées, donner l'ordre aux CRS de charger la foule, ça ce n'est plus admissible.» Christophe Castaner avait quant à lui attribué ces débordements violents à des «séditieux» de l'«ultra-droite» qui auraient «répondu à l'appel notamment de Marine Le Pen».

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