France

Neuf opérateurs sommés par la justice de bloquer l'accès au site raciste «Démocratie participative»

La justice a ordonné ce 27 novembre à neuf fournisseurs d’accès internet de rendre inaccessible le site «Démocratie participative» diffusant des contenus racistes. Une décision prise après une demande de blocage effectuée par le parquet de Paris.

Neufs fournisseurs d’accès internet disposent, à partir de ce 27 novembre, de 15 jours pour bloquer l’accès au site «Démocratie participative», ouvertement raciste et homophobe, à la suite d’une décision de justice. Le 8 novembre, le procureur de la République de Paris les avait assignés en référé afin de rendre le site inaccessible, une démarche inédite dans l'Hexagone.

Le journal 20Minutes, qui a eu accès au compte-rendu de la décision de justice, rapporte que le tribunal a estimé que le site constituait une menace pour l’ordre public : «La mesure de blocage peut être prononcée lorsque l’ordre public est menacé, ce qui ne peut pas être contesté à la lecture des publications haineuses ci-dessus rappelées, qui sont des mots d’une extrême violence et qui exhortent en même temps au passage à l’acte violent contre des personnes en raison de la religion, de l’origine ou de l’orientation sexuelle.»

Contacté par le quotidienRémi-Pierre Drai, avocat du bâtonnier Denis Dreyfus, objet d’un article antisémite sur le site, s’est félicité de la décision de justice : «Je suis extrêmement satisfait, c’est une vraie première qui permet de faire cesser ce trouble absolument manifeste à la vie sociale représenté par ce site abject.»

Le site avait fait l’objet de nombreuses plaintes et signalements dénonçant les propos violents publiés par ce site depuis juin 2017 au parquet de Paris. Les plaintes émanaient de particuliers, d'associations de lutte contre le racisme, ainsi que de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah).

Selon Le Monde, l'administrateur présumé du site, Boris Le Lay, vivrait au Japon et serait visé par une «notice rouge» d'Interpol. Déjà condamné en France, il ferait l'objet de 13 mandats de recherche (exécutables en France et en Europe) émis pour «injures publiques envers un particulier en raison de sa race, religion, ou origine par parole, écrit, image, ou moyen de communication au public par voie électronique», ainsi que d'une fiche «S», selon le quotidien.

Lire aussi : La Cour suprême se penche sur un cas lourd de conséquences pour la censure sur les réseaux sociaux