Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger s'est dit «inquiet» ce 19 novembre de la colère manifestée durant le weekend par le mouvement des «gilets jaunes», et a dénoncé des «violences».
«Il y a un certain nombre de pratiques qui ont eu lieu ce weekend qui sont inquiétantes», a déclaré sur RTL le numéro un de la CFDT. «Moi j'ose le dire, tant pis si cela ne plait pas», a-t-il ajouté. «Qu'on soit obligé [d'être] d'accord avec ceux qui manifestent pour pouvoir passer, c'est une forme de totalitarisme qui n'est pas acceptable», a notamment expliqué Laurent Berger.
Le syndicaliste, qui avait appelé Emmanuel Macron le 17 novembre à «réunir très rapidement» syndicats, patronat et associations «pour construire un pacte social de la conversion écologique», a pris acte de la «fin de non recevoir, en tout cas au moins temporaire» opposée le 18 novembre par le Premier ministre Edouard Philippe.
Mais le «mécontentement va subsister», d'où la nécessité de passer par «les corps intermédiaires», même si ce n'est pas «forcément» ce que réclament les gilets jaunes, selon le syndicaliste qui ne veut pas que la France «sombre dans une forme de climat néfaste».
«[Il y a] deux problèmes dans ce gouvernement, [...] la verticalité du pouvoir [et l'absence] de politique sociale suffisamment appuyée dans notre pays», a déploré Laurent Berger. «Il faut garder le cap sur la conversion écologique [...] mais celle-ci doit doit s'accompagner de mesures sociales [...] notamment pour les ménages les plus modestes», a expliqué le secrétaire général de la CFDT.
Quelque 290 000 personnes ont manifesté le 17 novembre contre les hausses de taxes sur les carburants, bloquant autoroutes, ronds-points ou encore hypermarchés. Le bilan humain est lourd avec un mort et plus de 400 blessés (dont 14 grièvement, y compris parmi les forces de l'ordre) et les dégradations ont été nombreuses. 282 personnes ont été interpellées. La mobilisation s'est poursuivie les 18 et 19 novembre avec des blocages et barrages filtrants. Organisé hors de toute structure syndicale ou politique, le mouvement des «gilets jaunes» est parti des réseaux sociaux.