«En Marche et l'ALDE se sont dit oui», s'est réjoui l'Espagnol Luis Garicano, vice-président du Parti de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe (ALDE). Lors d'un congrès à Madrid le 10 novembre, le parti centriste, libéral et fédéraliste ALDE et La République en marche (LREM) ont en effet confirmé leur intention de faire front commun aux élections européennes de mai 2019.
Une annonce sans réelle surprise, même si celle-ci tardait à venir. Les macronistes et les centristes européens avaient déjà signé conjointement une tribune sur l'Union européenne (UE) le 26 septembre dans le journal Libération. Ils appelaient entre autres à «réveiller l'Europe» face aux populistes. Dans la même veine, la rencontre à Madrid a permis à Luis Garicano de confirmer que l'ALDE souhaitait «construire une alliance large pour lutter contre le nationalisme et le populisme».
Actuellement, l'ALDE fait partie d'un groupe parlementaire centriste qui ne représente que la quatrième force au Parlement européen derrière la droite du PPE (Parti populaire européen), le S&D (Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen) et les conservateurs du CRE (Conservateurs et réformistes européens). Le député LREM français Pieyre-Alexandre Anglade a pour sa part confirmé l'objectif de cette alliance : «Constituer un groupe pivot, charnière, central, au Parlement européen, qui sera en capacité de renverser le rapport de forces d'une Europe qui aujourd'hui est dominée par le Parti populaire européen.» Pour cela les macronistes comptent bien répéter ce qu'ils ont réussi à faire en France : triompher des deux groupes majoritaires pour rallier, d'un côté, des eurodéputés de droite et, de l'autre, des sociaux-démocrates.
Présent lors de ce rassemblement, le président néolibéral de l'ALDE Guy Verhofstadt s'est montré offensif à la tribune, en se disant persuadé de la victoire de leur coalition pour les élections de mai et ce, malgré la montée en puissance des tendances eurosceptiques : «Je suis certain que nous réussirons !»
L'ancien Premier ministre belge a été ovationné à la fin de son discours par une assistance largement acquise à un renforcement de l'actuelle Union européenne, avec la volonté cardinale d'une intégration politique plus forte au sein de l'UE.