La «psychose» règne dans la cité phocéenne, a reconnu le maire Les Républicains (LR) Jean-Claude Gaudin au cours d'une conférence de presse, alors qu'un huitième corps a été retrouvé par les secours le 9 novembre à Marseille. Le 5 novembre, deux immeubles mitoyens s'étaient écroulés, l'un des deux bâtiments étant frappé de péril.
Chacun scrute ainsi les façades les plus abîmées de cette ville qui ne manque pas de logements vétustes. Au total, 130 signalements sont remontés à la municipalité et «21 arrêtés de péril» ont été pris, en urgence, depuis le 5 novembre.
Les habitants de la ville se sont emparés du problème avec inquiétude en dévoilant sur les réseaux sociaux, photos à l'appui, les constructions vétustes avec le hashtag #BalanceTonTaudis. Pierre décrit par exemple «un balcon qui menace de s'effondrer dans la rue commerçante de la rue Rouvière signalé en 2015».
Un autre se scandalise de la situation de l'école élémentaire National dans le IIIe arrondissement : «Cafards, cour et classes inondées, plafond qui s'effondre, toilettes et points d'eau vétustes...»
Ou encore cet internaute qui pointe «un immeuble situé rue Village dans le VIe». «Que fait la mairie de Marseille ?», s'interroge-t-il.
Un journaliste local relaie quant à lui l'inquiétude d'un architecte rue Aubagne qui accuse les «marchands de sommeil» : «Derrière la façade pittoresque du numéro 6 de la rue d'Aubagne se cache une misère noire. Echantillon d'un "type d'habitat" beaucoup trop répandu dans cette rue et ailleurs dans Marseille. Là les riches propriétaires, marchands de sommeil, conscients malgré tout de l'indécence, n'y habitent pas bien sûr. Seule la cupidité, aujourd'hui meurtrière, les motive.»
Le phénomène a d'ailleurs dépassé le contexte marseillais puisque désormais, des Français de plusieurs communes dénoncent l'insalubrité à proximité de leur domicile. Lille, Lyon, Aix-en-Provence... Les commentaires commencent à affluer de toute part.
«A Libourne chez moi, heureusement je déménage fin novembre», dit notamment l'un des twittos.
Sans surprise, l'indignation touche aussi Paris, comme ce témoignage concernant «le réfectoire d'une école primaire parisienne dans le XVIIIe où mangent 270 enfants tous les jours». «Faudra-t-il un nouveau drame pour que la mairie du XVIIIe agisse enfin ? Des morceaux de mur tombent», s'alarme un collectif de parents.
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