Carburant, CSG, migrants : à peine arrivé à Verdun pour commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale, Emmanuel Macron a une nouvelle fois essuyé une salve de critiques. Présents sur le parcours du chef de l’Etat, plusieurs personnes ont fait part de leur mécontentement au sujet des récentes mesures gouvernementales comme la hausse de la CSG pour les retraités ou encore du niveau de taxation des carburants.
Le carburant c’est pas bibi
Un des échanges a été filmé par BFM TV. «Regardez le carburant c’est atroce», lance un homme à Emmanuel Macron alors qu’il déplorait la politique économique conduite par le gouvernement. «Je vais en venir au carburant mais le carburant c’est pas bibi», lui rétorque le chef de l’Etat avant de poursuivre : «Faites-moi le calcul honnête. Qu’avez-vous gagné en taxe d’habitation ? Qu’avez-vous payé en CSG ? Moi, je fais le pari que vous êtes gagnant même cette année […] Faites votre calcul avant de dénoncer le gouvernement.»
Peu convaincu par les réponses apportées par le locataire de l'Elysée, l'homme lui conseille alors de «faire une politique pour relancer le travail» et de mettre fin à la politique actuelle qui, selon lui, «grignote» le pouvoir d’achat des retraités et des classes moyennes : «Il n y a pas que les riches en France, il faut penser aux classes moyennes !»
Suit alors une explication d’Emmanuel Macron sur la politique fiscale du gouvernement concernant le carburant : «Ces impôts permettent aussi de financer les énergies renouvelables, les nouvelles formes de mobilités, tout ce qui va changer.»
Vous avez vu la colère qui monte ? Le 17 novembre vous allez la voir !
«Vous écrasez les gens [...] avec le carburant [...], la voiture c'est leur outil de travail», lui répond son interlocuteur. Alors que le ton de la conversation se teinte progressivement de quelques notes d'humour, Emmanuel Macron clôt cet échange à bâtons rompus, en annonçant un renforcement du dispositif pour aider les personnes impactées directement par la hausse du carburant.
Peu de temps après cette rencontre impromptue, Emmanuel Macron est contraint une nouvelle fois de répondre aux inquiétudes d'une autre personne sur la question de la taxation des carburants : «Vous ne sentez pas le malaise en France qui monte ? Vous n'avez pas connu mai 1968. Vous étiez trop jeune !» Et celui-ci de poursuivre : «Vous avez vu la colère qui monte ? Le 17 novembre vous allez la voir !»
«J’entends la colère mais j’essaie d’apporter des solutions en profondeur. Je ne vous réponds pas de manière démagogique [...] Vous me mettez sur le dos des trucs qui ne sont pas faits depuis 30 ans, donc c’est un peu injuste», se défend Emmanuel Macron.
Là aussi, malgré ses explications, le président peine à convaincre son deuxième interlocuteur qui achève son propos en lui lançant : «Et nos amis les migrants, vous allez nous envahir combien de temps ?»
A une dame affirmant que «30 euros» de hausse du minimum vieillesse ne faisait pas le poids lorsque la facture de gaz augmentait de «250 euros», le chef de l'Etat a répondu : «Les choses ne se font pas comme ça tout d’un coup [...] Tout le monde est pressé, je l’entends, mais il faut faire les choses sérieusement et sans mentir.»
A Pont-à-Mousson, le chef de l'Etat accueilli par une manifestation de la CGT
Avant sa venue à Verdun, Emmanuel Macron avait par ailleurs pris soin d'éviter un bain de foule lors d'un déplacement à Pont-à-Mousson en Meurthe-et-Moselle, l’une des étapes de «l’itinérance mémorielle», comme le rapporte RTL. Il y était pourtant attendu de pied ferme par une centaine de manifestants de la CGT, remontés contre notamment la hausse des prix du carburant.
«Derrière les grilles, certains avaient pourtant attendu six heures pour serrer la main du président et forcément, lorsque le cortège d'Emmanuel Macron est passé sans s'arrêter, les déçus étaient nombreux», avait rapporté RTL.
Le chef de l’Etat avait préféré s’entretenir avec des élus locaux au cours d’un long déjeuner de trois heures.