Les images sont insoutenables. L'association pro-végane de défense des droits des animaux L214 a diffusé le 2 novembre, sur les réseaux sociaux et Youtube, la vidéo d'un abattoir bio situé dans le département de l'Indre. Celle-ci montre des animaux brutalisés, égorgés et tués sans étourdissement.
Attention: les images ci-dessous peuvent heurter la sensibilité
Réagissant aux dérives dont atteste la vidéo, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a d'abord «condamné [des] actes intolérables». Puis, dans un tweet, il a assuré le 3 novembre avoir «ordonné la suspension immédiate de [l'] activité [de l'abattoir] et diligenté une enquête administrative par les services du ministère de l'Agriculture».
François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, a lui aussi réagi en condamnant «fermement les pratiques cruelles, inadmissibles en France en 2018». «Il faut maintenant contrôler les abattoirs en continu pour [une] mise aux normes et [une] éradication de ces pratiques», s'est-il également indigné.
Le président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de l'Indre, Philippe Demiot, a quant à lui condamné L214 pour la diffusion «des images chocs», au micro de France Bleu Berry. «C'est du lynchage», a-t-il jugé, en ajoutant que les militants de L214 étaient «des donneurs de leçons». «Ils montrent du doigt des gens qui n'ont pas un métier facile», a-t-il étayé. Philippe Demiot s'est en outre inquiété des conséquences de cette affaire : «Cela va encore faire beaucoup de mal à la filière de l'élevage dans l'Indre.»
Sur son site internet, l'association L214 a expliqué avoir filmé entre fin août et début septembre des scènes de maltraitance des animaux dans cet abattoir, certifié bio et qui abat quelque 17 000 animaux chaque année.
L'association a aussi appelé les groupes de distribution Système U et Carrefour, qui commercialisent de la viande issue de cet abattoir, à «cesser immédiatement de s'approvisionner auprès de celui-ci». Le distributeur Carrefour a assuré à l'AFP, par téléphone, qu'il ne s'approvisionnerait plus chez ce fournisseur.
L'abattoir du Boischaut, un établissement public géré par la communauté de communes du Pays de La Châtre-Sainte-Sévère, emploie 17 salariés.