France

«Propagande» ? Le clip du gouvernement français pour les européennes fait polémique

La campagne pour les européennes est lancée. Après la publication d'un clip par le gouvernement français sur les élections de 2019 critiquant ouvertement Orban et Salvini, l'opposition de tout bord s'inquiète d'une vidéo de «propagande».

Après avoir publié un clip en vue des élections européennes de 2019 le 26 octobre, le gouvernement français se retrouve sous le feu des critiques. 

Dans cette courte vidéo d'à peine 30 secondes, le gouvernement passe en revue les grands enjeux des élections à venir : immigration, climat, emploi mais surtout l'Europe, «union ou division ?», en pointant directement du doigt Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur italien, et Viktor Orban, le Premier ministre hongrois. Les réactions n'ont pas tardé à se faire entendre. 

Matteo Salvini a d'abord directement réagi sur Twitter, dès le 28 octobre. «Le gouvernement français publie, aux frais des contribuables, un spot officiel pour les européennes 2019 m'utilisant comme l'"homme noir" dont il faut avoir peur...», a-t-il ainsi posté. 

L'opposition française lui a rapidement emboîté le pas. L'ancien candidat à la primaire de la droite et du centre Jean-Frédéric Poisson a crié au scandale et dénoncé un «outil de propagande», le 30 octobre. Le lendemain, le président du Parti chrétien-démocrate a lancé une pétition, adressée au président de la Commission des comptes de campagne, dans le but «d'imputer les frais de création et de diffusion de cette vidéo aux dépenses de propagande électorale du parti de monsieur Macron pour les élections européennes».

La députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a quant à elle déclaré, le 2 novembre, que le clip vidéo du gouvernement était «un abus de pouvoir mais aussi une manipulation politique». 

Dans un tweet publié le 2 novembre, la président du Rassemblement national Marine Le Pen en a profité pour tacler l'éditorialiste de BFM TV Christophe Barbier, ironiquement qualifié de «porte-parole du gouvernement». La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé une «propagande électorale avec de l'argent public», un acte «illégal», selon elle. 

A gauche aussi, le clip fait polémique. Le sénateur socialiste du Val d'Oise Rachid Temal en appelle au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour faire retirer la vidéo. 

Du côté du Parti communiste, l'adjoint à la mairie de Paris en charge du logement Ian Brossat écrit sur son compte Twitter : «La logique voudrait pourtant qu'il soit intégré aux comptes de campagne d'En Marche...»

Au cours d'une interview fleuve publiée par Ouest-France le 31 octobre, le chef d'Etat n'avait pas hésité à comparer l'époque actuelle à celle de la montée du fascisme dans les années 1920 et 1930, avec un objectif à peine voilé : s'assurer le soutien des Français lors des européennes.

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