France

Sécurité, immigration : «D’ici à cinq ans, la situation pourrait devenir irréversible» selon Collomb

Selon des propos de février rapportés par Valeurs actuelles, Gérard Collomb, alors qu'il était encore ministre de l'Intérieur, tirait un constat alarmant de la situation sécuritaire du pays, reconnaissant une responsabilité «énorme» de l'immigration.

Une interview à défriser la macronie : le journaliste de Valeurs actuelles Tugdual Denis rapporte le 30 octobre des confidences délivrées par l'ex-ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, datées du 13 février 2018. Apparaît un Gérard Collomb très pessimiste, lui qui était alors ministre de l'Intérieur, depuis le 17 mai 2017. 

Tugdual Denis livre sur Twitter une première série de questions-réponses édifiante avec l'ancien membre du gouvernement, l'intégralité de l'entretien ne devant être disponible que le 1er novembre. «Les gens ne veulent plus vivre ensemble», énonçait d'abord Gérard Collomb. «Quelle est la part de responsabilité de l'immigration ?», questionnait alors l'intervieweur. «Enorme», répondait le ministre sans détour, en ajoutant : «C'est pour ça qu'avec Emmanuel Macron, nous avons voulu changer la loi.» Il évoquait ici la loi asile et immigration, un projet qui a suscité des divisions au sein même de la majorité présidentielle. Tugdual Denis faisait alors valoir que ce texte «ne s'attaqu[ait] qu'à l'immigration illégale», quand bien même l'immigration légale permettait l'entrée de 200 000 personnes par an sur le territoire français. Et Gérard Collomb de se justifier : «On fait étape par étape.»

Gérard Collomb, l'un des premiers soutiens à Emmanuel Macron, tenait en outre sur l'immigration un discours qui détonne avec celui qui est porté par la majorité présidentielle. Quand le journaliste de Valeurs actuelles lui demandait : «Vous pensez qu'on n'a plus besoin d'immigration en France ?» Gérard Collomb attestait : «Oui, absolument.» Le ministre faisait alors valoir le constat d'une augmentation des affrontements entre communautés et assurait que ceux-ci devenaient «très violents».

Il avouait même craindre une «partition» de la société, terme invoqué par le journaliste. «Je dirais que d'ici à à cinq ans, la situation pourrait devenir irréversible», alarmait-il en poursuivant : «On a cinq, six ans, pour éviter le pire.»

Des affirmations, des off selon Marianne, qui font écho au discours choc de Gérard Collomb lors de la passation de pouvoir au ministère de l'Intérieur du 3 octobre. Il évoquait alors des quartiers difficiles où «la loi du plus fort s'impose, [celle] des narco-trafiquants, des islamistes radicaux, qui a pris la place de la République». «On vit côte à côte, je crains que demain on ne vive face à face, nous sommes en face de problèmes immenses», étayait-il également.

Promoteur du macronisme un premier temps, Gérard Collomb semble devenir un (nouveau) caillou dans la chaussure du chef d'Etat.

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