France

Pour encourager le vote aux européennes, le gouvernement diffuse une campagne comportant des erreurs

Le gouvernement, désireux d’inciter les Français à se rendre aux urnes pour les européennes en mai 2018, a élaboré la campagne d’information #OuiJeVote. Problème : ses infographies concernant les élections et le Parlement étaient émaillées de fautes.

Les méandres de Bruxelles et de Strasbourg ne sont pas opaques que pour les citoyens du Vieux Continent. Lorsqu'il a voulu exhorter les Européens à se rendre aux urnes, le gouvernement a échoué à transmettre des informations parfaitement fiables aux votants. Sa campagne d’information #OuiJeVote, lancée le 22 octobre, comportait des erreurs, raillées sur les réseaux sociaux, de sorte que des corrections ont dû être apportées.

«En mai 2019, l’Europe changera. En votant, vous décidez comment», assure la campagne. Pour mieux détailler les enjeux du scrutin, du rôle des parlementaires européens à la tenue des élections, les services du gouvernement ont mis au point quelques infographies sur un site dédié. Elles ont été bien vite scrutées par les internautes, qui ont en fait leur miel sur les réseaux sociaux, réagissant à diverses erreurs. Les services de Matignon ont dû prestement procéder à quelques modifications.

La première portait sur les critères à remplir pour pouvoir déposer son bulletin : le site assurait qu’il fallait être français pour voter aux européennes depuis le territoire français. Faux, s’est insurgé sur Twitter Adil Choukri, conseiller municipal de Béziers. Il suffit d’être citoyen de l'Union européenne et de pouvoir prouver que la France est son pays de résidence. En outre, un ressortissant français résidant à l'étranger n’est pas autorisé à voter pour la liste d'une circonscription française aux élections européennes.

Une autre erreur portait sur les eurodéputés. Le site dédié prétendait que les députés européens français avaient pour mission de «représenter la France au Parlement européen» et de «favoriser l'influence française». Hic : les prérogatives des élus du Parlement européen consistent à défendre les intérêts de l’Europe et non pas du pays dont ils sont issus, comme l'a soulevé la chercheuse Sandrine Roginsky.

Le Service d'information du gouvernement (SIG) a reconnu auprès du Journal du Dimanche des problèmes «d'interprétation sur certaines formulations trop imprécises», dues selon lui à la «vulgarisation». Les voies de l’Europe, souvent décriée pour la complexité de ses règlements, seraient-elles impénétrables au commun des mortels ?

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