France

L'UPR tient son université d'automne à quelques mois des européennes

L'UPR compte plus que jamais s'imposer comme le seul parti anti-OTAN et anti-UE. Le parti de François Asselineau voit dans la dernière crise européenne en date, opposant Rome à Bruxelles, la confirmation de ses thèses.

Les 27 et 28 octobre, l'Union populaire républicaine (UPR) tient son université d'automne à Vallères (Indre-et-Loire). Quelque 1100 personnes étaient présentes le premier jour, selon le parti de François Asselineau, notamment pour assister à un débat entre le fondateur de l'UPR et le démographe et historien Emmanuel Todd sur le thème : «La France va-t-elle disparaître ?»

A cette occasion, Emmanuel Todd s'est sensiblement distancié des positions de François Asselineau, qui prône une sortie de la France de l'Union européenne et de l'OTAN. Le démographe estime que le principal problème de la France n'est pas sa trop grande dépendance vis-à-vis des Etats-Unis, mais l'influence allemande. «La priorité c'est la souveraineté nationale, la sortie de l'euro. [...] L'Europe à été une invention des Américains mais il convient d'être à jour sur la position des États-Unis», a-t-il notamment nuancé, en référence à la thèse, défendue par l'UPR, selon laquelle Bruxelles serait encore aujourd'hui dans le sillage de Washington.

François Asselineau entend toujours incarner l'opposition à l'OTAN et à l'UE, tout en dénonçant la position des autres formations politiques qui, fussent-elles hostiles à Bruxelles dans leurs discours, ne feraient en réalité qu'adopter des postures.

De fait, l'opposition à Bruxelles et la dénonciation de l'hypocrisie des dirigeants européens constituent la colonne vertébrale du parti. Ses représentants veulent voir, dans le bras de fer engagé entre Rome et l'UE autour du budget italien, un signe supplémentaire de l'impasse dans laquelle les Etats européens se trouveraient. 

Pour David Cayla, membre des Economistes atterrés, l'épisode italien prouve «la justesse des thèses» selon lesquelles l'UE serait confrontée à ses propres contradictions et limites. 

Brexit, Hongrie, Pologne... Malgré la très grande diversité des situations, l'UPR établit un parallèle entre toutes ces crises, qui révèleraient une certaine crispation du côté de Bruxelles. Dans un contexte de fébrilité générale en Europe, et alors que les élections européennes de 2019 approchent, l'UPR compte bien mobiliser davantage d'électeurs qu'en 2017. Il s'agissait de la première élection présidentielle pour laquelle le parti anti-européen présentait un candidat, en la personne de François Asselineau. Celui-ci, se posant comme le seul partisan du Frexit par opposition au Front national (devenu Rassemblement national) qui ne réclamait pas selon lui une vraie sortie de l'UE, avait alors recueilli 0,92% des voix.

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