Le maître des horloges n'aime pas être pris de court. En déplacement au salon Euronaval au Bourget le 23 octobre, Emmanuel Macron a eu du mal à masquer sa colère lorsqu'un journaliste lui a demandé si la France envisageait d'emboîter le pas à l'Allemagne et de suspendre ses ventes d'armes à l'Arabie saoudite, après que Riyad eut admis son rôle dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
«Ca n'a rien à voir avec ce dont nous sommes en train de parler. Rien. Alors je ne vais pas répondre à cette question. Je suis désolé mais tant que je serais au pouvoir c'est comme ça que ça ce passera, que cela plaise ou pas», a répliqué le chef de l'Etat, visiblement irrité, d'après des propos rapportés par les agences Reuters et AFP. «Ce n'est pas parce qu'un dirigeant dit quelque chose que je dois réagir à chaque fois. Alors je ne vais pas répondre à ça», a-t-il renchéri alors qu'un journaliste insistait pour avoir une réponse.
Le 21 octobre, la chancelière allemande Angela Merkel a prévenu que Berlin n'autoriserait plus d'exportations d'armes vers l'Arabie saoudite. Le lendemain, le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier a demandé aux Européens de suivre l'exemple. «Ce n'est que si tous les pays européens se mettent d'accord que cela impressionnera le gouvernement de Riyad», a-t-il fait valoir à la chaîne allemande ZDF. Un argument qui, pour l'heure, n'a eu que peu de poids face aux près de 12 milliards d'euros de commandes d'armes passées par l'Arabie Saoudite à la France sur les neuf dernières années.
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