France

Affaire Benalla: le certificat médical d'un des manifestants molestés le 1er mai aurait été falsifié

Selon des informations publiées par le JDD, ce 21 octobre, le certificat médical d'un des manifestants rudoyés par Alexandre Benalla le 1er mai aurait été antidaté. Un élément qui jette un doute sur la nature de ses blessures.

C'est un élément qui pourrait affaiblir le dossier des plaignants dans l'affaire Benalla et être utilisé par les avocats de l'ex-collaborateur de l'Elysée. En effet, le certificat médical du jeune homme molesté par Alexandre Benalla le 1er mai, transmis à la justice, et qui répertorie des blessures qu'il aurait subies ce jour-là, aurait été falsifié. Le Journal du Dimancherévèle en effet ce 21 octobre que le médecin qui a délivré le document a admis «devant la police» avoir «antidaté le document». 

Le but ? Laisser croire que l'examen du jeune homme, Georgios Delikaris, avait été effectué quelques jours après son interpellation musclée par l'ex-garde du corps de l'Elysée et filmée place de la Contrescarpe à Paris.

L'avocat des victimes présumées d'Alexandre Benalla avait produit devant les juges le document, sur lequel il s'appuyait notamment pour réclamer une aggravation des charges pesant sur l'ex-collaborateur de l'Elysée, au vu des blessures dont auraient été victimes ses clients. Le 22 juillet, l'ancien collaborateur du président Emmanuel Macron avait en effet été mis en examen pour «violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité temporaire de travail».

Je n'aurais pas dû rédiger ça à la va-vite, c'était un lundi et une grosse journée pour moi. Je n'ai pas pris conscience de l'ampleur médiatique autour de mon patient. Je reconnais mon erreur.

Le texte, daté du 11 mai, évalue les blessures de Georgios Delikaris à six jours d'incapacité totale de travail. Le docteur y décrit «des traces de coup sur la poitrine et une raideur cervicale». Pourtant, selon les constatations des enquêteurs, le certificat aurait été établi après les révélations du Monde, soit à partir du 18 juillet, plus de deux mois après les incidents du 1er mai. A l'issue de son audition devant la police, le médecin généraliste auteur du certificat falsifié, aurait demandé à ajouter, sur le procès-verbal : «Je n'aurais pas dû rédiger ça à la va-vite, c'était un lundi et une grosse journée pour moi. Je n'ai pas pris conscience de l'ampleur médiatique autour de mon patient. Je reconnais mon erreur.»

Les deux victimes présumées d'Alexandre Benalla ont été auditionnées le 19 septembre par les juges d'instructions. Devant les magistrats, elles ont reconnu des jets de projectiles – une carafe d'eau et un cendrier – vers les CRS, ayant entraîné leur interpellation musclée. Ils ont toutefois publiquement présenté des excuses. Les deux individus avaient été placés en garde à vue le 2 octobre et sont convoqués au tribunal correctionnel pour être jugés pour «violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique». Alexandre Benalla, lui, est mis en examen pour «violences en réunion», «immixtion dans l'exercice d'une fonction publique», «port public et sans droit d'insignes réglementés», «recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection» et «recel de violation du secret professionnel».

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