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Perquisition chez Jean-Luc Mélenchon : «La justice se laisse instrumentaliser»

L’avocat Régis de Castelnau est revenu pour RT France sur la perquisition menée dans la matinée du 16 octobre au domicile de Jean-Luc Mélenchon. Il dénonce une instrumentalisation judiciaire menée à des fins politiques.

Régis de Castelnau, avocat et animateur du blog Vu du Droit, était l’invité ce 16 octobre de RT France pour commenter la perquisition menée plus tôt au domicile de Jean-Luc Mélenchon par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris. La première enquête concernerait des soupçons d'emplois fictifs d'attachés parlementaires au Parlement européen. La seconde, ouverte en mai 2018, porterait sur les comptes de campagne du leader de la France insoumise pour la présidentielle de 2017 et des soupçons d'irrégularités.

La justice se laisse instrumentaliser

Pour Régis de Castelnau, cette perquisition qu’il qualifie «d’agression politico-judiciaire» était prévisible : «Je souris un peu car les militants de la France insoumise sont tous surpris de ce qui arrive. Or, cela fait un petit moment quand même qu’on voit ces dérives judiciaires ; cette instrumentalisation de la justice à des fins politiques avec, par exemple, le Rassemblement national (RN) […]. Il y a un paradoxe : du côté de la France insoumise, on n’était pas très mobilisés contre ces dérives et tout d’un coup, on s’aperçoit que c’est dangereux. Je pense qu’il y a une agression, une manipulation […]. Je trouve cela très inquiétant pour le fonctionnement de la démocratie française […]. La justice se laisse instrumentaliser.»

Cela a été préparé au plus haut niveau

Poursuivant son propos, Régis Castelnau a estimé que cette perquisition avait été décidée au sommet de l’Etat : «Vous n’imaginez pas que le procureur qui a pris cette décision et qui a organisé [cette perquisition] n’a pas pris attache avec la Place Vendôme […] Cela a été préparé au plus haut niveau. Ce n’est pas sérieux.»

Enfin, il s’est étonné du traitement différencié que réserve la justice aux proches et ex-proches d'Emmanuel Macron : «Tout un tas d’affaires qui concernent [Muriel] Pénicaud, [Alexandre] Benalla, [Ismaël] Emelien, [Alexis] Kohler et [Richard] Ferrand dorment paisiblement […] Il y a une volonté d’étouffement…»

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