France

Crise des institutions ? Pour Henri Guaino, «cela va mal dans toutes les sociétés occidentales»

Henri Guaino était l'invité ce 10 octobre de l’émission Interdit d’interdire. L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a estimé que la France était confrontée à une crise démocratique profonde en raison des modifications constitutionnelles successives.

«60 ans après, que reste-t-il de la Ve République ?» : c’est autour de cette question que quatre invités ont été conviés à débattre dans l’émission Interdit d’interdire, animée par Frédéric Taddeï et diffusée ce 10 octobre sur RT France. Sur le plateau, Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a regretté que la constitution de la Ve République portée par le général de Gaulle ait subi une série de modifications qui lui auraient été préjudiciables. Selon lui, ce texte, fondement de la Ve République, comportait «des respirations démocratiques», comme la cohabitation. «Le problème de cette constitution, c’est de trouver des personnages qui soient à la hauteur de cette fonction [de président de la République] et qui sachent ne pas en abuser», a-t-il estimé.

La crise de la politique ou la crise de la démocratie n’est pas liée directement à nos institutions.

Par ailleurs, Henri Guaino a récusé l’idée que la crise démocratique en France avait pour origine l’actuelle constitution comme l’affirmait plus tôt Yves Sintomer, professeur de Sciences politiques à Paris VII. «C’est fou ce que la démocratique allemande marche bien aujourd'hui […] La société allemande est ravagée par la précarité. Elle a un taux de pauvreté plus important qu’ailleurs et on voit monter les extrêmes. Quant aux Etats-Unis, […] c’est extraordinaire ce que le visage de [Donald] Trump incarne aujourd'hui de la réussite absolue du système démocratique américain», a-t-il lancé en guise de réponse.  

Ca va mal dans toutes les sociétés occidentales, dans toutes les démocraties occidentales 

«La crise de la politique ou la crise de la démocratie n’est pas liée directement à nos institutions parce que si c’était le cas, ça irait très bien ailleurs et pas du tout chez nous. Hors cela va mal dans toutes les sociétés occidentales, dans toutes les démocraties occidentales |...] il faut donc s’interroger sur les causes et arrêter de penser que la réponse est toujours institutionnelle», a-t-il enfin conclu à ce sujet. 

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