Les trois responsables de l'organisation de la soirée du Nouvel an 2018 qui a dégénéré à Champigny-sur-Marne avec notamment l'agression de deux policiers ont été condamnés le 8 octobre à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Créteil.
Les trois hommes, un pasteur évangélique de 59 ans et deux jeunes de 22 et 25 ans qui lui ont loué la salle, ont également été condamnés à une amende de 1 000 euros et devront rembourser les frais d'avocats engagés par la mairie de Champigny-sur-Marne à hauteur de 500 euros chacun.
Le tribunal a en partie suivi les réquisitions du Parquet qui avait demandé 18 mois d'emprisonnement avec sursis contre le pasteur et deux ans avec sursis contre les deux autres prévenus qui, selon l'enquête, n'en étaient pas à leur coup d'essai.
Lors du réveillon 2018, des centaines de personnes étaient venues faire la fête dans un hangar de Champigny, déjà plein à craquer. Sous la pression, une cloison s'était effondrée, provoquant un mouvement de panique.
Pendant l'intervention des forces de l'ordre, deux policiers se sont retrouvés séparés et ont été agressés : un capitaine s'est fait casser le nez et une jeune gardienne de la paix a été mise au sol et rouée de coups.
L'enquête a révélé que cette soirée n'aurait jamais dû avoir lieu, l'événement n'ayant pas été déclaré et l'endroit pas autorisé à recevoir du public. Lors de l'audience, en septembre, les prévenus ont chacun minimisé leur rôle.
Le pasteur, décrit par son avocat comme «un homme de Dieu [...] pris dans un cercle vicieux», a raconté avoir été démarché par deux jeunes qui organisaient «une soirée d'anniversaire». Il leur aurait sous-loué la salle que son église utilise sans autorisation le weekend, contre 1 000 euros. Au réveillon, il aurait découvert une soirée hors de contrôle.
Les deux jeunes ont, quant à eux, raconté une autre histoire. Celle d'un pasteur qui «a déjà organisé des soirées» dans le hangar et leur a proposé de gérer un événement.
Dans cette affaire, 11 personnes soupçonnées d'avoir frappé les policiers, d'avoir filmé la scène ou de ne pas leur avoir porté secours ont été mises en examen en avril. Elles seront jugées lors d'un autre procès.
Après le violent passage à tabac des deux policiers à Champigny-sur-Marne, une centaine de policiers s'étaient rassemblés contre la «haine anti-flic» le 2 janvier devant le commissariat de la ville.