France

Un terroriste bientôt libérable menace les surveillants de la prison de Vendin-le-Vieil

Le Figaro révèle l'inquiétude des surveillants de la prison de Vendin-le-Vieil après les menaces de Flavien Moreau, un détenu condamné pour terrorisme après être parti en Syrie, libérable en avril prochain.

«Je suis Ganczarski» : les mots écrits par Flavien Moreau le 3 octobre dans sa cellule du quartier disciplinaire ont fait froid dans le dos des surveillants de la prison de Vendin-le-Vieil, comme le rapporte Le Figaro. Le message, qui se lit comme une menace, est une référence au détenu islamiste allemand Christian Ganczarski, qui en janvier dernier avait attaqué au ciseau trois surveillants de la prison. Une attaque qui avait déclenché un vaste mouvement de protestation des surveillants pénitentiaires.

Condamné à sept ans de prison pour être parti en Syrie rejoindre des groupes terroristes et pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte terroriste, Flavien Moreau, incarcéré en 2013, se trouvait depuis le 24 septembre au quartier d'évaluation de la radicalisation (QER) de Vendin-le-Vieil. Et son attitude inquiétait déjà les surveillants. Contraint de sortir les mains de ses poches à chaque mouvement hors de sa cellule, il leur aurait notamment lancé : «De toute façon je vais vous planter.» Une menace qui lui a valu une première sanction disciplinaire.

«Pour l'instant, il est au quartier disciplinaire: ce qui signifie qu'il se promène et prend ses douches seul et qu'il est menotté à chaque mouvement. Que se passera-t-il quand il en sortira? Son message a été très clair. Nous craignons un passage à l'acte», explique au Figaro un surveillant, qui s'insurge que les détenus ne soient pas menottés au QER «pour éviter de les crisper».

Libérable le 26 avril prochain, Flavien Moreau est furieux d'être au QER parce qu'il estime ne pas être un islamiste, mais seulement un musulman pratiquant d'après ce surveillant. «Il demande à être en détention normale. Mais il nous faut bien l'évaluer puisqu'il va sortir. Cela doit durer quatre mois. Ensuite, s'il n'est pas passé à l'acte, il sera forcément dans un quartier de prise en charge de la radicalisation à un niveau très élevé,vu sa dangerosité», poursuit le surveillant, qui fait part de sa crainte pour sa sortie de prison. Flavien Moreau n'a en effet que très peu de liens familiaux, et amicaux. Beaucoup redoutent donc qu'il soit une bombe à retardement.

Lire aussi : Prévention plutôt que déradicalisation : le gouvernement présente son plan contre le djihadisme