France

Gérard Collomb : entre sa femme et ses dossiers inachevés, les raisons d'un départ précipité

Marcheur fidèle de la première heure, Gérard Collomb a surpris son entourage en quittant rapidement le gouvernement d'Emmanuel Macron après les affres de l'affaire Benalla. A-t-il pris cette décision sous influence et que deviendront ses dossiers ?

Selon les informations du magazine Le Point, l'entourage de Gérard Collomb demeure étourdi par son départ rapide du gouvernement. L'hebdomadaire cite notamment «une part d'irrationnel étonnante» dans la situation de l'ex-ministre de l'Intérieur et un proche se dit même «stupéfait et choqué». Une autre source confie, sur le même mode, au magazine : «Je n'aurais jamais imaginé qu'un pro de la politique, un vieux routier comme Gérard Collomb, aurait pris une telle décision.»

Sa femme serait-elle à l'origine de sa démission ?

Surtout, Le Point souligne la part de responsabilité qui reviendrait à l'épouse de Gérard Collomb dans son choix de quitter ses fonctions ; Caroline Collomb est référente LREM dans le Rhône et, à en croire le journal, elle serait peu appréciée des marcheurs locaux. «Sa façon de procéder crispe tout le monde», insiste un élu qui témoigne et pointe l'«influence déterminante» de la femme de l'ex-ministre dans sa décision de quitter le navire gouvernemental.

Une source au sein de la majorité affirme même, à propos d'une récente réunion LREM à Lyon : «Il y avait 350 personnes, c'était extrêmement froid. A cause notamment de Caroline Collomb, qui est détestée par tous les marcheurs et braque tous les parlementaires.»

Cette même source affirme également que c'est bien l'épouse de l'ancien (et futur?) maire de Lyon qui a précipité son départ en aval de la séquence Benalla : «Il y avait toute une ambiance qui a amené Collomb à réfléchir et à prendre sa décision de partir.»

Si le feuilleton de la démission de Gérard Collomb a certainement pris une partie de la majorité par surprise, les rangs de la police déplorent aussi un manque de visibilité quant à l'avenir des mesures qu'avait annoncées le premier flic de France.

Dossiers inachevés, lourd héritage

Interrogé par RT France le 18 septembre, un porte-parole de l'association policière UPNI s'inquiétait : «Nous policiers, on va jusqu'au bout d'une mission. Lui, il lance des réformes et il s'en va. [...] Nous garderons l'image d'un ministre de l'Intérieur totalement déconnecté des policiers de terrain.»

Son de cloche similaire pour le syndicat Unsa-Police, dont le secrétaire général Philippe Capon, lâche dans les colonnes de 20 Minutes : «Ces dossiers, c’est un peu l’échec de Gérard Collomb. Il va falloir que le nouveau ministre s’y mette.» Les «dossiers» évoqués par le syndicaliste font écho au grand mal-être des gardiens de la paix qui estiment être l'objet de peu de considération : les bâtiments insalubres, les effectifs insuffisants, les heures supplémentaires non-payées... Dans un communiqué en date du 3 octobre, l'Unsa-Police déplore : «Au moment de cette démission, le dialogue social reste inachevé.»

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