Ils étaient quelques poignées place du président Edouard Herriot ce 3 octobre devant l'Assemblée nationale. A l'appel de neuf organisations syndicales, les retraités se sont mobilisés, peu nombreux mais déterminés.
La plupart, syndiqués, venaient des quatre coins de la France pour rencontrer les groupes parlementaires. Ils avaient demandé une entrevue avec le président du groupe La République en marche (LREM) Gilles Le Gendre à 15h pour lui remettre des pétitions mais ils n'ont pas été reçus, l'élu invoquant l'actualité chaude de ces derniers jours avec la démission du ministre de l'intérieur Gérard Collomb. Les retraités ont néanmoins déposé une pétition à son attention.
Avec leurs gilets rouges arborant leurs affiliations syndicales, des délégations ont tout de même été reçues par les groupes parlementaires. Francis, retraité de Loire atlantique et Danielle des Hauts-de-Seine nous ont expliqué ce qu'ils leur ont dit et la manière dont ils ont été reçus. «Sur 16 millions de retraités, il y en a deux millions qui sont sous le seuil de pauvreté, surtout les femmes qui sont seules», déplore Francis. Concernant la rencontre avec les élus, il nous a informé qu'un projet de loi leur avait été présenté : «Les groupes parlementaires nous ont annoncé un projet de loi qui va être discuté pour revenir en arrière, au moins sur la suppression de la hausse de la CSG [la contribution sociale généralisée]».
«Il y en a assez de servir de bouc émissaire dans les mesures prises par le gouvernement», dénonce Danielle. Concernant la situation plus précaire des femmes, Danielle explique : «Les femmes ont souvent de plus petites retraites dûes au fait qu'elles ont travaillé par intermittence parce qu'elles ont gardé les enfants. Mais je pense que l'augmentation des pensions doit être pour tout un chacun. Aujourd'hui avec 1 200 euros par mois pour vivre en région parisienne, c'est absolument impossible».
Patrice, un retraité parisien, a appris la tenue de cette manifestation ce matin-même. Il dénonce la politique de deux poids deux mesures pratiquée par le président qui consiste à raboter le budget alloué aux retraités tout en abaissant l'impôt sur la fortune.
Après l'augmentation de la CSG, le gouvernement a annoncé la désindexation des pensions de retraite par rapport à l'inflation, impliquant une revalorisation de 0,3%, pour 2019 et pour 2020, alors que l'inflation vient de passer les 2% en rythme annuel. Cela revient donc à une baisse du pouvoir d'achat. Des perspectives angoissantes pour les retraités qui prévoient d'ores et déjà une nouvelle mobilisation le 18 octobre.
Meriem Laribi