Coup de théâtre. D'après l'AFP qui cite son entourage, Emmanuel Macron a déclaré ce 2 octobre trouver «regrettable que Gérard Collomb se soit mis dans la situation le conduisant à devoir démissionner». Le président, qui «conserve toute son amitié» à l'égard du ministre de l'Intérieur, «recevra rapidement les propositions du Premier ministre» en vue de son possible remplacement.
Dans un entretien ce même jour au Figaro, le ministre de l'Intérieur a maintenu sa proposition de démission, obligeant Emmanuel Macron à demander au Premier ministre de lui trouver un successeur. Avec beaucoup d'avance sur le calendrier électoral, Gérard Collomb veut se consacrer pleinement à l'élection municipale de Lyon prévue initialement pour 2020. «On quitte toujours ce ministère avec regret, car c'est un beau ministère», a-t-il observé dans cette interview, affirmant qu'il ne voulait pas «troubler la marche du ministère» avec des rumeurs concernant son départ.
Une information rapidement confirmée par l'Elysée par la voie d'un communiqué : «Face aux attaques dont le ministre fait l'objet depuis qu'il a confirmé qu'il serait candidat, le moment venu, à la mairie de Lyon, le président de la République lui a renouvelé sa confiance et lui a demandé de rester pleinement mobilisé sur sa mission pour la sécurité des Français.»
Préférence pour Lyon
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a présenté sa démission à Emmanuel Macron le 1er octobre. Le chef de l'Etat l'a alors refusée et lui a renouvelé sa confiance, ouvrant la voie à plusieurs interprétations. Certains commentateurs y ont ainsi vu une possible mise en scène destinée à légitimer Gérard Collomb. Celui-ci essuie les critiques de l'opposition depuis qu'il a annoncé le 18 septembre qu'il se consacrerait pleinement à la mairie de Lyon, dès juin 2019, après les élections européennes.
La démission de Gérard Collomb, de plus en plus probable, entraînerait un nouveau remaniement forcé, un peu plus d'un mois seulement après la démission fracassante de Nicolas Hulot du ministère de l'Ecologie le 28 août dernier. Incarnant la ligne plus dure en matière de sécurité et d'immigration du «en même temps» macronien, le ministre de l'Intérieur est également un pilier de la communication présidentielle. Le 4 septembre, le jour même du dernier remaniement ministériel, la ministre des Sports Laura Flessel avait annoncé sa démission de manière anticipée.
Emmanuel Macron est-il encore «le maître des horloges» ?
A.K.
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