Après la polémique, les explications. Se justifiant de ses paroles controversées dans une chanson où il appelle à «pendre les Blancs» ou à «tuer des bébés blancs», Nick Conrad se félicite dans Le Parisien du «soutien de la part d’Américains qui ont l’esprit plus ouvert en terme d’expression artistique».
Pas forcément étonnant pour des Américains qui prônent clairement une société multiculturelle et communautariste, où le racialisme fait recette. Pour Nick Conrad, «le choc était voulu, nécessaire», mais il le confesse : «pas à un tel niveau». Le plan com' du rappeur jusqu'alors peu connu marche donc comme sur des roulettes. Même si la justice devrait prochainement se pencher sur son cas, le parquet de Paris ayant annoncé ce 26 septembre l'ouverture d'une enquête pour «provocation publique à la commission d'un crime ou d'un délit». De Mélenchon à la droite de l'échiquier politique, le clip de Nick Conrad a de fait scandalisé.
Le rappeur regrette que «les gens n’en retiennent que le négatif, [qu'] ils surfent dessus». «Les personnes qui ont regardé la vidéo avaient peut-être besoin d’un éclairage supplémentaire», poursuit-il.
Assumant le texte et les images, Nick Conrad étaye : «Ce clip avait pour vocation première de retracer l’Histoire du peuple noir. Ce morceau, c’est un miroir, une réponse aux injustices vécues par ma communauté depuis l’esclavage.» Nick Conrad rappelle, malgré tout, que son clip n'était qu'une «fiction» et voulait «inverser les rôles de l’homme blanc et de l’homme noir [...] proposer une perception différente de l’esclavage».
Néanmoins, Nick Conrad joue la victimisation : «Je me suis inspiré de mon expérience personnelle et de ce que j’observe dans mon quotidien en tant qu’artiste. J’ai cette impression que l’homme noir doit toujours faire plus d’efforts pour s’intégrer et rentrer dans le moule que veut lui imposer la société : à l’école, dans la rue, durant un entretien d’embauche...»