Le directeur des opérations de l'ONG européenne d'aide aux migrants SOS Méditerranée a fait savoir ce 24 septembre que l'Aquarius était «en route vers Marseille». Les ONG ayant affrété le navire humanitaire, qui porte secours aux migrants en Méditerranée, ont demandé aux autorités françaises d'autoriser «à titre exceptionnel» le débarquement des 58 migrants présents à son bord, selon le directeur des opérations de l'ONG européenne d'aide aux migrants SOS Méditerranée.
«C'est la seule option que nous avons [pour permettre à l'Aquarius] [...] de continuer sa mission [de sauvetage des migrants]», a déclaré Frédéric Penard, responsable des opérations de SOS Méditerranée, lors d'une conférence de presse à Paris ce 24 septembre. Cité par l'AFP, il a ajouté : «Le port de Marseille est le seul port envisageable pour qu'il puisse repartir.» Le navire vient d'apprendre que les autorités panaméennes allaient lui retirer son pavillon.
«Les autorités françaises ont été informées [de la demande de débarquement à Marseille]», a encore expliqué Frédéric Penard, ajoutant qu'il était «urgent de mettre les personnes [parmi lesquelles se trouvent 17 femmes et 18 mineurs] à l'abri».
Paris botte encore en touche
Le responsable a ajouté qu'il était incapable de prévoir quand le navire arriverait sur les côtes françaises, l'Aquarius étant «toujours susceptible d'être mobilisé» pour une opération de sauvetage en mer. En début d'après-midi, le bateau était toujours dans les eaux internationales au large de la Libye, selon ses dires.
Les autorités françaises ont toutefois refusé de recevoir les migrants directement à Marseille. «Comme nous l'avons fait à plusieurs reprises au cours des derniers mois, nous recherchons une solution européenne selon le principe du port sûr le plus proche», a répondu Matignon, interrogé sur le fait de savoir si la France allait accorder son autorisation. Depuis le début de la crise provoquée cet été par la fermeture des ports italiens aux migrants, la France n'a jamais accepté de laisser débarquer les navires humanitaires, arguant qu'en vertu du droit maritime les naufragés doivent être débarqués dans le «port sûr» le plus proche.
Mélenchon et Le Pen opposés
Les réactions politiques n'ont pas tardé à l'annonce de la requête de L'Aquarius. Le député des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon a apporté son soutien à une autorisation de débarquer pour l'Aquarius, estimant que le bateau devait «pouvoir accoster à Marseille». «C’est notre devoir et notre honneur», a ajouté le leader de La France insoumise.
«Non et non ! L'Aquarius ne doit pas accoster à Marseille. En voulant faire de Marseille leur port d’attache, les passeurs de l’Aquarius veulent mettre les Français devant le fait accompli. C’est inadmissible !», a de son côté tweeté Marine Le Pen.
En juin dernier, l'Aquarius avait été au cœur d'une crise diplomatique, après avoir récupéré 630 migrants au large de la Libye, débarqués en Espagne après le refus de l'Italie et de Malte de les accepter. Le scénario s'était répété en août pour 141 migrants débarqués à Malte.
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