France

Concert de Médine au Bataclan : un des avocats des victimes demande une enquête

Dénonçant une incitation à la haine et un appel à la violence dans les chansons de Médine, un des avocats des victimes de l'attentat du 13 novembre a demandé l'ouverture d'une enquête contre le rappeur qui doit se produire en octobre au Bataclan.

Philippe De Veulle, l'avocat de plusieurs victimes de l'attentat du Bataclan, mène la fronde contre la venue du chanteur Médine dans la salle parisienne les 19 et 20 octobre prochains. D'après des informations de RTL, Philippe De Veulle a demandé l'ouverture d'une enquête préliminaire, arguant que les paroles de plusieurs chansons du rappeur incitaient à la haine, la discrimination et la violence : «Je pense qu'une enquête doit être diligentée et que des poursuites doivent être engagées.»

«Il suffit d'entendre les propos de cet artiste dans ses chansons pour comprendre que c'est un préjudice par rapport à la mémoire de toutes ces victimes du Bataclan», a ainsi dénoncé l'avocat dans des propos rapportés par RTL. «Est-ce que ce n'est pas assez clair pour vous que c'est un appel à la violence ? Que c'est un appel au meurtre ?», a-t-il poursuivi en référence aux textes de l'artiste. Selon lui, les familles de victimes n'ont qu'un crainte : «Que ces paroles-là soient dites au Bataclan.» 

Dans ses textes résolument provocateurs, Médine évoque l'islamisme, le djihad ou encore condamne la laïcité. Ses détracteurs dénoncent principalement les paroles de la chanson Don't laïk, dont le clip a été diffusé en 2015 : «Crucifions les laïcards comme à Golgotha», «si j'applique la Charia les voleurs pourront plus faire de main courante», «Marianne est une femen tatouée "Fuck God" sur les mamelles» ou encore «J'mets des fatwas sur la tête des cons». 

Face aux critiques, le rappeur, qui assume une ligne provocatrice en tant qu'artiste, a toutefois déjà reconnu avoir eu «la sensation d’être allé trop loin». Dans une interview accordée aux Inrocks en mars 2017, il déclarait ainsi : «La provocation n’a d’utilité que quand elle suscite un débat, pas quand elle déclenche un rideau de fer. Avec Don’t laïk, c’était inaudible et le clip a accentué la polémique. J’ai eu la sensation d’être allé trop loin.»

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