Marine Le Pen a fait sa grande rentrée politique à Fréjus le 16 septembre. L'occasion pour la présidente du Rassemblement national (RN) de s'en prendre la politique gouvernementale. «Macron n'a pas de grande vision, il tâtonne ; il ne marche plus, il rame», a-t-elle formulé en introduction sous forme de slogan.
Dans une allusion à l'affaire Benalla, Marine Le Pen a estimé que c'était «dans les coups durs qu'on juge[ait] les personnalités». La femme politique a encore dénoncé «un président arrogant, un pouvoir absent réduit à une communication arrogante et provocatrice».
La dirigeante du RN est aussi revenue sur les mauvais chiffres économiques de la France. «Le président pro-business affiche les plus mauvais résultats économiques de la zone euro», a-t-elle ainsi pointé du doigt, rappelant que «la France affich[ait] la croissance la plus faible de la zone euro».
Outrée par l'augmentation de l'essence, du fioul, les mesures visant les retraités ou encore l'annonce du délégué général de La République en Marche, Christophe Castaner, de réformer les droits de succession, Marine Le Pen a jugé important de faire des économies «mais pas sur le dos des Français qui ont besoin de la solidarité nationale.»
Marine Le Pen critique l'Union européenne et la France sur l'immigration
L'ex-candidate à la présidentielle a ensuite évoqué l'immigration, ironisant sur le fait que les préfets ne s'occupaient désormais plus «que de l'implantation des migrants». «Cette folle politique exaspère les Français», a-t-elle appuyé, en ajoutant : «Là pas de problème, l'argent coule à flot.»
Aujourd'hui l'Etat joue contre la nation
Elle s'est en outre inquiétée de la «submersion de l'Europe et [de la] submersion silencieuse de la France», en prenant l'exemple de Châteaudouble. Ce petit village d'à peine 460 habitants va effectivement, sur décision préfectorale, ouvrir un centre d'accueil et d'orientation (CAO), d'une capacité au maximum de 72 demandeurs d'asile de sexe masculin.
«Cela se passe partout en France dans des dizaines de villes et villages [avec des] décisions honteuses [des préfets]», a-t-elle dénoncé. Marine Le Pen a alors repris l'idée de l'alliance UMPS, sans la mentionner expressément. En effet, pour la députée ces installations forcées ont été entérinées au Parlement européen «avec la complicité de la gauche et de la droite française». «Aujourd'hui l'Etat joue contre la nation», a-t-elle également lancé.
Elle a alors pris pour modèle le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, qui, par sa «politique dissuasive», a réussi «à faire baisser le nombre de demandeurs d'asile dans son pays de 65%».
Elle a également soutenu le Premier ministre hongrois Viktor «Orban [qui] a dit non à la submersion».
Considérant que «ces migrations [étaient] d'une ampleur sans précédent», que celles-ci aggravaient «les problèmes de sécurité» et faisaient perdre «l'identité» de la France, elle a assuré qu'avec le Rassemblement national, «la France redeviendra[it] maîtresse de ses frontières».
La bataille des Européennes avec l'objectif d'arriver en tête
Marine Le Pen a évidemment les élections européennes en ligne de mire, croyant dur comme fer à une victoire de son parti. «Comme la Ligue de Matteo Salvini, comme le FPÖ de Heinz-Christian Strache [...], nous sommes des partis qui défendons bec et ongles notre civilisation», a-t-elle assumé. La patronne du Rassemblement national a vu, dans les derniers temps électoraux, un tournant historique : «Le grand mouvement national gagne l'Europe, toute l'Europe, ce basculement est historique.»
Elle a argumenté par ailleurs que «le clivage mondialiste/nationaliste s'impos[ait]», en s'appuyant sur le dernier sondage qui a dévoilé le coude-à-coude entre le RN et LREM en tête.
En outre, elle a de nouveau repris une référence à Viktor Orban, en empruntant la formule de «l'UERSS» pour décrire l'UE. De fait, pour Marine Le Pen, celle-ci, use de «violence contre les peuples par la destruction de [ses] identités» ou pousse à «la régression [des] systèmes de protection sociale».
Marine Le Pen s'est enfin voulue l'une des représentantes, pour les futures échéances, de «l'union des nations européennes» en lutte «contre l'Union européenne».
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