France

«Cassez-vous !» : Marine Le Pen chahutée dans le Var, le RN dénonce des «nervis gauchistes» (IMAGES)

En déplacement dans un petit village du Var pour dénoncer l'installation d'un centre d'accueil pour réfugiés, Marine Le Pen et des représentants du Rassemblement national ont été hués par des opposants politiques venus pour en découdre.

Le symbole était fort pour le Rassemblement national (RN) : le village pittoresque de Châteaudouble dans le Var s'apprête à accueillir un centre de demandeurs d'asile prévu pour plus de 70 personnes alors que la population locale n'est que de 470 habitants. Marine Le Pen, David Rachline et Philippe Vardon se sont rendus sur place le 12 septembre pour rencontrer les riverains. Mais un autre contingent avait fait le déplacement : des opposants politiques à la ligne défendue par l'ancien Front national qui dénonce pour sa part une «submersion migratoire imposée par l'Union européenne».

Châteaudouble doit accueillir, dans un centre d'accueil et d'orientation (CAO), un maximum de 72 demandeurs d'asile de sexe masculin, qui ont vocation à rester entre un et neuf mois, le temps que leurs dossiers soient étudiés. L'autorisation donnée par la préfecture à ce centre géré par l'association Forum Réfugiés est de deux ans.

C'est comme si demain on imposait 12 millions de migrants en France en l'espace d'une nuit

«Ce petit village de Châteaudouble est symbolique de ce qui se passe dans toute la France aujourd'hui», a estimé la présidente du Rassemblement national au cours d'une déambulation qu'elle a dû écourter, face aux opposants venus protester contre sa venue. «Le FN, on n'en veut pas chez nous», criait une manifestante, «Cassez-vous !» criait un autre, alors qu'une pelleteuse avait été installée pour lui barrer l'accès à une partie du village. «Marine, Marine», scandaient de leur côté les partisans de Marine Le Pen.

Le responsable du RN dans le Var et président du groupe RN au conseil, Frédéric Boccaletti, a fait savoir à l'AFP qu'il avait porté plainte après ces protestations, pour «entrave à la liberté de circulation, insultes et menaces», dénonçant un «laxisme total du préfet» du département.

«C'est un petit village de 470 habitants dans lequel, sur ordre de l'Union européenne, on installe 72 migrants, sans avoir demandé son avis à la population, sans avoir demandé son avis au maire. C'est comme si demain on imposait 12 millions de migrants en France en l'espace d'une nuit», a poursuivi Marine Le Pen, citée par l'AFP. La femme politique a également tempêté : «La France va vivre demain une pression migratoire considérable [...] et les deux seuls pays qui vont se retrouver en fin de course sont la France et l'Espagne, qui vont être obligés d'accueillir l'ensemble des clandestins qui cherchent à rejoindre l'Europe.»

«Je viens dire solennellement à Châteaudouble, village symbolique, qu'en ce qui nous concerne, il n'en est pas question. Nous continuerons à lutter contre l'immigration clandestine, à réclamer que le droit d'asile soit analysé dans les consulats et les ambassades des pays d'origine», a encore déclaré Marine Le Pen.

Les deux seuls pays qui vont se retrouver en fin de course sont la France et l'Espagne, qui vont être obligés d'accueillir l'ensemble des clandestins qui cherchent à rejoindre l'Europe

David Rachline, maire RN de Fréjus, a pour sa part déploré sur BFMTV : «Cet après-midi à Châteaudouble, les organisateurs de cette contre-manifestation avaient rameuté tout ce qui compte de punks à chiens et de nervis gauchistes violents qu'il doit rester dans la région de Marseille...»

Le CAO, installé dans une maison de retraite inaugurée en 2014 mais désaffectée depuis deux ans, doit accueillir, le 13 septembre selon Forum réfugiés, «une première vague d'une dizaine de demandeurs d'asile», les autres devant arriver «petit à petit». Six personnes ont été embauchées pour encadrer ces demandeurs d'asile, dont certaines dans le village, assure l'association. Marine Le Pen, qui avait prévu de visiter ce centre, a finalement dû y renoncer. 

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