C'est un retournement de veste aussi rapide que spectaculaire. L'ONG DisinfoLab, qui se targue de lutter contre la désinformation qui sévit sur Internet, a publié le 8 août les dernières conclusions de son étude sur l'affaire Benalla. Et surprise, alors que début août son fondateur Nicolas Vanderbiest accusait l'«écosystème russophile» d'amplifier le scandale, il n'est désormais plus question d'une quelconque influence russe.
«[Il est] impossible de déterminer si une vraie personne se trouve derrière chaque compte, et encore moins d'identifier si un compte est à la solde d'un réseau de désinformation étranger», notent ainsi les auteurs de l'étude, qui soulignent par ailleurs que seulement trois personnes utilisaient un système automatique de retweets.
La raison de ce comportement, nous ne l'avons pas
Le directeur de DisinfoLab Alexandre Alaphilippe maintient que cette étude montre «la tendance de comportement d'une minorité de comptes très, très active» qu'il qualifie de «russophile», en raison de ses nombreux retweets des médias Russia Today et Sputnik, mais se garde bien d'en tirer une quelconque conclusion : «La raison de ce comportement, nous ne l'avons pas.»
Plaintes auprès de la CNIL
Ce virage intervient alors que le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait appelé, à la suite des premières conclusions de DisinfoLab, à ce que «toute la transparence soit faite sur la diffusion de ce type de message». Une sortie qui n'a pas dû rassurer de nombreux internautes qui se sont plaints du procédé de l'ONG, mécontents de voir qu'elle a consigné puis publié leurs données, leur attribuant notamment une couleur politique. «Le fichage politique est interdit en France», rappelle ainsi un internaute.
Ainsi de nombreux internautes ont affirmé avoir porté plainte auprès de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL). «J'ai porté plainte en ligne auprès de la CNIL pour atteinte à ma liberté d'expression : je vous invite à en faire autant», lance notamment l'une d'entre eux.
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