Emmanuel de Préval, se présentant comme le patron de la société Barnum, spécialisée dans la vente de boissons aux professionnels, s’est félicité le 3 août dernier sur Twitter de vouloir reverser à la Manif pour Tous, l’ensemble des bénéfices tirés d’une commande passée par l’organisation des Gay Games, qui ont lieu cet été à Paris. «Ça nous posait un vrai problème moral de bosser pour des communautaristes», écrit-il pour justifier sa décision. Avant d’ajouter avec une pointe de sarcasme : «Merci au lobby LGBT pour sa générosité pour de si belles causes.»
Des internautes s'indignent...
Le tweet, par la suite supprimé par son auteur, a été exhumé par un internaute et n’a pas manqué de susciter, chez nombre d'utilisateurs de Twitter, l’indignation.
«La bouffonnerie a trouvé son maître. Et du haut de sa morale bon marché, de sortie d’église le dimanche matin, bien pensante et bien ordonnée, "catho familius" comme on le lit sur son profil, il ose parler de "communautarisme ?" Quand on est minable par nature...», s’indigne par exemple un internaute.
Ulcérée, une autre utilisatrice du réseau social incite à laisser un commentaire négatif sur la fiche Google de la société.
«Donc, la société Barnum à Villeneuve la Garenne a une politique de soutien des communautaristes intégristes homophobes... c’est facheux !», déplore une autre internaute.
... d'autres dénoncent un lynchage contre le patron
Certains utilisateurs ont néanmoins volé au secours du patron d'entreprise, dénonçant l'«acharnement» ou le «lynchage» dont il est, selon eux, victime sur les réseaux sociaux, en raison de sa promesse de verser ses bénéfices à la Manif pour tous.
Contacté par Têtu, le directeur de la communication des Gay Games, Jérémy Goupille, a pour l’heure écarté l’idée d’engager des poursuites judiciaires. Il a néanmoins fustigé le tweet du chef d’entreprise : «Il s’est vanté de ne pas vouloir financer un événement qu’il pense communautariste, en finançant une association qui prône l’intolérance et une vision de pensée unique. Notre événement prône l’inclusion et le vivre ensemble, ce qui semble être tout le contraire de cet homme.»
Le mensuel rappelle que l’entreprise Barnum ne peut reverser ses bénéfices à la Manif pour Tous, celle-ci n'étant plus depuis avril 2015 une association, mais un parti politique.
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