L'affaire Benalla se poursuit, avec, chaque jour, son lot de nouvelles informations et révélations. Le matin du 23 juillet, avant l'audition du ministre de l'Intérieur à l'Assemblée nationale, c'est Christophe Castaner, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement et délégué général de La république en marche (LREM), qui est monté au créneau, ce 23 juillet sur BFMTV, pour défendre la position de l'exécutif.
Selon lui, Alexandre Benalla a eu un «comportement totalement scandaleux», le 1er mai à Paris en violentant des manifestants, muni illégalement d'éléments d'uniforme de police. Mais ajoute-t-il, à la suite de la rétrogradation du conseiller de l'Elysée le 2 mai, «aucune mission particulière [n']était confiée à ce monsieur pour réorganiser la sécurité du président.» «La sécurité [de l’Elysée] est totalement indépendante et placée sous une autorité militaire et policière», a-t-il souligné.
Acculé par la journaliste Apolline de Malherbe, Christophe Castaner a tenté de justifier la présence, malgré tout, d'Alexandre Benalla lors de déplacements présidentiels après cette date. «Au Panthéon [pour l’entrée de Simone Veil le 1er juillet], il faisait la gestion du protocole pour les VIP.» Durant la visite privée du couple Macron à Giverny, «il y a de la logistique aussi». Enfin, concernant le rôle d'Alexandre Benalla dans le bus des Bleus qui défilait sur les Champs-Elysées pour fêter la victoire en Coupe du monde, le 16 juillet, avant un rendez-vous présidentiel au palais de l'Elysée, le secrétaire d'Etat a fourni une explication surprenante : «J’ai entendu dire qu’il était en charge de la logistique des bagages.»
Une explication qui n'est pas passée inaperçue, provoquant notamment la colère de Lydia Guirous, porte-parole des Républicains, qui a estimé que les macronistes prenaient «les Français pour des imbéciles».
Suspendu pendant deux semaines après avoir frappé un manifestant le 1er mai, le conseiller de l'Elysée Alexandre Benalla avait été officiellement «démis de ses fonctions en matière d'organisation de la sécurité des déplacements du président», selon le porte-parole de la présidence la République. L'Elysée affirmait que son rôle avait été depuis de faire «l’interface entre les différents services chargés de la sécurité du président et le cabinet». L'Elysée avait néanmoins précisé que «cette réduction de périmètre [avait] été strictement observée» à l'exception de deux événements : la panthéonisation de Simone Veil et la réception des Bleus.
Pour autant, des photos publiées par Paris-Normandie et Libération étaient venues contredire cette version. On y voit Alexandre Benalla aux côtés du couple présidentiel lors d'une visite privée à Giverny le 13 juillet et juste devant le président lors du défilé militaire organisé à l'occasion du 14 juillet.
Le 20 juillet, l'Elysée a engagé une procédure de licenciement contre Alexandre Benalla.
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