L'affaire Benalla, du nom du collaborateur d'Emmanuel Macron qui a frappé un jeune homme en marge de la manifestation du 1er mai, vient s'immiscer dans l'hémicycle. Comme le réclamait l'opposition, les membres de la commission des Lois de l'Assemblée nationale ont voté à l'unanimité dans la soirée du 19 juillet pour se doter des prérogatives d'une commission d'enquête.
Yaël Braun-Pivet (LREM), présidente de la commission des Lois, sera co-rapporteur de ses travaux en compagnie du député LR Guillaume Larrivé, auxquels sera associé le bureau de la commission. Conférés pour un mois, les pouvoirs d'enquête porteront sur les événements survenus à l'occasion de la manifestation du 1er mai.
L'objectif est notamment d'entendre le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et ce très rapidement, dès le 23 ou le 24 juillet, selon une source parlementaire citée par l'AFP. Les auditions, dont le programme sera fixé dans la journée du 20 juillet par le bureau de la commission, se tiendront sauf exceptions à huis clos.
Pression de l'opposition
LREM a dans un premier temps opposé une fin de non recevoir aux demandes de commission d'enquête formulées par l'opposition, mais la majorité présidentielle a fini par céder sous une pression qui n'a fait que s'accroître au fil de la journée et des révélations. La décision a finalement été prise sur proposition du président de l'Assemblée nationale et en accord avec les présidents de l'ensemble des groupes à l'issue d'une réunion convoquée en urgence.
«La commission des Lois pourra procéder à des auditions dans les prochains jours, sans tarder», a confirmé le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) à la presse. «Elle auditionnera sans doute dès demain», a pour sa part soutenu le député Philippe Gosselin (LR) sur Twitter, y voyant «un premier pas».
Richard Ferrand, patron des députés LREM et proche d'Emmanuel Macron, veut de son côté croire que «toute la lumière sera faite sur ces faits qui nous ont choqués». Le président du groupe LR, Christian Jacob, a salué «une bonne décision», dénonçant notamment le fait que les services de police aient été «infiltrés par des gens qui n'ont rien à y faire».
Le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon souhaite quant à lui que les députés déposent une motion de censure du gouvernement, qui nécessiterait 58 signatures, afin de contraindre le gouvernement à venir s'expliquer sur l'affaire.