France

Troisième nuit d'émeutes à Nantes : «Une bonne cinquantaine de véhicules ont été incendiés» (IMAGES)

Après la mort d'un jeune homme lors d'un contrôle de police à Nantes le 3 juillet, les mouvements d'émeutes nocturnes reprennent chaque soir dans les quartiers sensibles. Le policier auteur du tir a été placé en garde à vue par l'IGPN.

La nuit du 5 juillet a de nouveau été marquée par une flambée de violences à Nantes, 48 heures après la mort d'un jeune homme tué par un tir, après avoir heurté un gardien de la paix avec son véhicule lors d'un contrôle, selon les premières informations fournies le 4 juillet.

La soirée du 5 juillet avait pourtant débuté dans le calme par une marche blanche qui a rassemblé un millier de personnes dans le quartier du Breil, où s'était déroulé le contrôle. Les participants réclamaient «vérité» et «justice pour Abou», du nom du jeune homme, Aboubakar F., 22 ans. 

La police a interpellé trois personnes dans la nuit du 5 au 6 juillet, dont un mineur de 14 ans en possession d'un bidon d'essence et de mèches. Ce dernier a été placé en garde à vue. Une source chez les pompiers, citée par l'AFP, a fait savoir qu'«une bonne cinquantaine de véhicules [avaient] été incendiés» dans différents secteurs de la ville.

Un lycée a fait l'objet d'une tentative d'incendie, ainsi qu'une station service dans le quartier de la Bottière. La veille, une bibliothèque était partie en flammes. La police a également déclaré qu'un cocktail Molotov avait été lancé contre un fourgon de police dans la cour d'un commissariat en banlieue de Nantes.

Dans la nuit du 4 au 5 juillet, plus d'une quarantaine de véhicules avaient déjà été incendiés dans quatre quartiers sensibles de Nantes : le Breil, Bellevue, les Dervallières et Malakoff. Sept bâtiments publics et une dizaine de commerces ont également été incendiés. 

Le policier a été placé en garde à vue par l'IGPN

Le policier qui a tiré sur Aboubakar F. a quant à lui été placé en garde à vue dans la journée du 5 juillet sur  décision de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner», selon un communiqué du procureur de la République de Nantes Pierre Sennès. Il est précisé dans ce communiqué que «ce n’est qu’à l'issue de cette mesure de garde à vue que le procureur de la République de Nantes sera en mesure de faire connaître sa décision sur les suites à réserver à cette affaire».

Selon les informations du journal Le Monde, Aboubakar F. était originaire de Garges-les-Gonesse, dans le Val d’Oise, et connu des services de police, notamment pour des faits de vols. Il faisait donc l’objet d’une fiche de recherche en date du 15 juin 2017 pour l’exécution d’un mandat d’arrêt dans le cadre d’une procédure pour vol en bande organisée et recel, avec instruction de procéder à l’interpellation de l’intéressé. Selon des habitants du Breil, il était installé seulement depuis quelque temps dans le quartier, où il aurait de la famille.

Selon une source proche du dossier interrogée par l'AFP, les cinq collègues du policier qui a tiré ont affirmé que le conducteur avait effectué une marche arrière à «très vive allure», au point de risquer de renverser deux des quatre enfants qui jouaient sur la chaussée derrière la voiture. Un des policiers a juste eu le temps de pousser l'un des enfants, de prendre l'autre dans ses bras et de les mettre à l’abri devant le fourgon de CRS.

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