Des photos de victimes du 13 novembre placardées sur plusieurs pans de murs à proximité du Bataclan : c'est ce que peuvent voir les passants depuis quelques jours dans les rues du XIe arrondissement, à Paris. «Non au rappeur islamiste Médine au Bataclan», est-il inscrit en lettres capitales en-dessous de chaque portrait en noir et blanc. Ils représentent des personnes qui ont perdu la vie lors des attentats de Paris et Saint-Denis en 2015. La mention «assassiné(e) le 13 novembre 2015» est présente sur chaque affiche, précédée des noms et prénoms de la victime en question.
«C'est totalement abject»
Cette campagne d'affichage contre la venue du rappeur Médine au Bataclan en octobre prochain a suscité l'ire de familles de victimes ainsi que des associations qui les représentent. «L’utilisation non-autorisée de photos de victimes des attentats du 13 novembre à des fins de propagande politique est illégale et totalement irrespectueuse de la mémoire des victimes», a ainsi fait savoir l’association Life for Paris.
«Je me rends compte qu'il y a Lamia, ma fille, son compagnon Romain. Et puis d'autres, Michelli, Elsa... que nous connaissons par les parents», témoigne auprès de BFMTV Jean-François, père d'une des victimes du 13 novembre. «C'est totalement abject», souligne-t-il. L'association 13 Onze 15 Fraternité-Vérité a également réagi à cette campagne d'affiche. «L'utilisation de portraits des victimes décédées est une procédure ignoble et dégoûtant outre qu'elle est totalement abusive», peut-on lire sur son compte Twitter.
Après le signalement de ces affiches ce 4 juillet, les services de nettoyage de la mairie de Paris ont été dépêchés sur place afin de les faire disparaître. Reste désormais à déterminer qui est à l'origine de cet affichage sauvage.
Depuis plusieurs semaines, la programmation du rappeur Médine au Bataclan suscite la polémique. En cause notamment, les textes de certaines de ses chansons qui vilipendent la laïcité ainsi que ses liens avec une association qui donne la parole à des prédicateurs islamistes. Un pedigree jugé incompatible avec la tenue d'un concert dans une salle désormais devenue l'un des symboles de la barbarie djihadiste en France.