France

Terrorisme : «Mamie djihad» écope de dix ans de prison en appel

Peine confirmée en appel pour la mère du djihadiste Tyler Vilus : dix ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste et financement du terrorisme. Le parquet précise : «Elle ne va pas en Syrie pour son fils, elle y va pour elle.»

Christine Rivière, 52 ans, également connue sous le sobriquet de «Mamie djihad», a été condamnée en appel le 4 juillet à dix ans de prison ferme pour association de malfaiteurs à visée terroriste et financement du terrorisme. La cour a donc confirmé la peine maximale qui avait été prononcée en octobre 2017 à son encontre. La peine est assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

Ainsi que le requérait le parquet général, les juges ont alourdi les motifs de la condamnation pour avoir «transféré ou fait transférer des fonds ou des biens à destination de combattants en Syrie».

Christine Rivière est la mère du djihadiste français Tyler Vilus qui était devenu «émir» en Syrie au sein de l'organisation terroriste islamiste Daesh, après y avoir rapidement gravi les échelons. Il a été interpellé en Turquie et extradé vers la France en 2015, où il a été placé en détention provisoire.

Selon les informations de l'AFP, c'est le fils qui a converti la mère et cette dernière est presque immédiatement entrée dans une logique de radicalisation. Elle avait déjà été interpellée en juillet 2014 au domicile de son autre fils, Leroy, au moment où elle s'apprêtait à repartir en Syrie après trois précédents voyages.

L'avocate générale a souligné : «Elle n’a jamais dissuadé son fils [Tyler Vilus] mais au contraire l’a encouragé et félicité. [...] Elle ne va pas en Syrie pour son fils, elle y va pour elle. [...] Elle se délecte les armes à la main.»

Au début de son procès en appel en juin, Christine Rivière avait déclaré : «J’ai fait l’erreur de l’encourager. [...] Il y a plein de choses que je n’aurais pas dû faire, je m’en rends compte maintenant.»

Toutefois, selon la démonstration de l'accusation, elle disait à son fils en 2013 : «Je suis utile en France», et l'avocate de pilonner : «Elle était utile pour recruter des candidates au djihad, utile pour marier son fils avec des "vraies sœurs", utile pour fournir de la logistique à un certain nombre de djihadistes, utile pour collecter des fonds.»

La défense de Christine Rivière déplore que la «dimension psychiatrique et psychologique» du dossier n'ait pas été prise en compte par la cour et ajoute qu'«une relation fusionnelle et nocive» existait entre la mère et son fils.

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