France

Michel Neyret : de super-flic antigang à réceptionniste dans le trois étoiles de sa femme

La saga judiciaire aura duré sept ans : le jugement dans le procès en appel de Michel Neyret a été rendu le 12 juin. L'ancien patron de l'antigang lyonnais, devenu réceptionniste, passera deux ans et demi avec un bracelet électronique.

Avant sa mise en examen pour corruption et association de malfaiteurs en 2011, Michel Neyret était le patron de la brigade antigang lyonnaise, figure incontournable de la lutte contre le crime dans la ville de Gérard Collomb. Celui qui a souvent été surnommé «super flic» admet aujourd'hui que rouler en carrosse ne l'a peut-être pas aidé : «J'ai été séduit aussi par une certaine forme de vie, parce que c'est vrai que c'était très clinquant, et voilà, conduire une Ferrari, c'était aussi quelque chose qui était chez moi très fort», a-t-il confié lors d'une interview à France 3, qui a diffusé le 25 juin un reportage consacré à son affaire.

J'ai été séduit aussi par une certaine forme de vie

Les voitures de luxe semblent bien loin aujourd'hui pour Michel Neyret à qui il avait notamment été reproché d'avoir accepté des prêts de rutilants véhicules de la part de ses indicateurs en échange de renseignements. Il est devenu réceptionniste dans l'hôtel trois étoiles de sa femme au sud de Lyon.

Ce que je mets en avant, c'est le différentiel de traitement

S'il a toujours plaidé pour une justice ferme, l'ancien héraut de l'antigang du Rhône dénonce aujourd'hui le traitement «hors norme» qui lui a été réservé : «Ce que je mets en avant, c'est le différentiel de traitement. J'ai eu un traitement judiciaire hors norme, peut-être avec une volonté d'exemplarité qui était tellement forte que j'ai eu à subir des mesures vexatoires terribles.»

Le 12 juin, Michel Neyret a été condamné en appel à deux ans et demi de prison ferme, une peine assortie de 18 mois de sursis et une interdiction définitive d'exercer dans les rangs de la police. Il bénéficie toutefois d'un aménagement de peine considérable : muni d'un bracelet électronique, il ne purgera pas cette peine derrière les barreaux.

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