Des médecins affirment ne plus pouvoir remplir leur «mission de service public» par manque de moyens et alertent sur «une mise en danger de la vie d'autrui», dans une lettre ouverte à Edouard Philippe rendue publique le 24 juin.
Dans ce courrier daté du 15 juin, les 175 signataires, médecins hospitaliers ou libéraux de différentes régions de France, demandent à être reçus par le Premier ministre, parce qu'une précédente requête à l'attention de la ministre de la Santé Agnès Buzyn est «restée sans réponse depuis septembre 2017».
Nous vous alertons sur une mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger
Les signataires disent représenter les «plus de 1 350 confrères et consœurs de différentes spécialités et disciplines» qui avaient signé la précédente lettre ouverte à Agnès Buzyn. Celle-ci était née à l'initiative de médecins hospitaliers d'Auvergne-Rhône-Alpes.
«Si nous faisons appel à vous de façon pressante, c'est parce que nous ne pouvons plus actuellement remplir notre mission de service public», écrivent les médecins à Edouard Philippe.
Les décès médiatisés survenus récemment ne sont pas des faits isolés
«Nous vous alertons sur une mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger. Mise en danger de la population qui s’adresse à nous, et mise en danger des professionnels qui doivent remplir cette tâche sans en avoir les moyens», ajoutent-ils.
Ils estiment que «les décès médiatisés survenus récemment» ne sont pas des «faits isolés», mais des «signes patents de la dégradation nationale des services hospitaliers». Partant, les médecins appellent à «réinjecter au plus vite dans le système de santé les moyens indispensables».
«Il s'agit de stopper immédiatement toute fermeture de lit, suppression de poste soignant et d'embaucher du personnel formé ou à former au plus vite. Il coûtera certainement très cher, trop cher de laisser poursuivre la dégradation exponentielle du service public hospitalier, aussi bien en tant que souffrance physique et psychique que financièrement», concluent-ils.
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