France

Quatre surveillants d’un collège d’Aulnay-sous-Bois suspendus pour avoir humilié un enfant autiste

Des surveillants du collège Debussy, suspendus depuis les faits, s’étaient moqués d'un jeune autiste parce qu’il avait pris du pain à la cantine. Ils s'étaient amusés à le faire pleurer et avaient diffusé la vidéo sur Snapchat.

Quatre employés d'un collège, soupçonnés d’avoir humilié un autiste et d’avoir diffusé une vidéo de la scène sur Snapchat, le 20 juin, ont été suspendus à titre conservatoire dès le lendemain.

Ces hommes étaient employés depuis moins d'un an au collège Claude Debussy, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), un établissement classé Segpa, dont l’enseignement est adapté aux élèves présentant des difficultés scolaires graves. La victime, qui étudie en 6e dans ce collège, présente des troubles autistiques. 

Repéré par les surveillants parce qu'il avait mis du pain dans son sac au moment du déjeuner à la cantine, le jeune autiste a été pris à partie par les quatre hommes qui ont décidé de lui donner une «punition». Dans leur esprit, cela consistait à se moquer de l’enfant, en pleurs. La scène, filmée, a été publiée sur Snapchat. On y voit l’enfant sanglotant, entouré des surveillants. La vidéo a depuis été retirée à la demande des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN) du 93.

Le rectorat a annoncé qu'une enquête administrative avait été lancée et qu'un signalement en direction du parquet avait été émis. Si les faits devaient être établis, les quatre employés malveillants pourraient être licenciés pour faute grave. 

Les parents de la jeune victime ont été informés qu’ils pouvaient porter plainte.

Rodrigo Arnas, le président de la Fédération des conseils de parents d'élèves du 93 interrogé par France 3, a alerté sur ce type de situation, selon lui fréquente : «C’est quelque chose qui nous remonte de plus en plus. Aujourd’hui, en France, des adultes s’autorisent à déroger au droit et sont carrément dans une situation de harcèlement d’élèves. Cette parole n’est pas aujourd’hui accueillie avec le sérieux et le traitement qu’elle nécessite.»

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