Face aux multiples reproches adressés au gouvernement concernant le gel des APL cette année, le ministre de la Cohésion des Territoires, Jacques Mézard, a déclaré le 19 juin que cet engagement inclus dans le budget 2018 n'avait «rien de caché».
Si la fondation Abbé Pierre a mis en lumière en début de semaine l'annulation de la revalorisation des APL, figurant dans le budget voté à la fin de l'année dernière, Jacques Mézard a de son côté rappelé que toutes les décisions du budget 2018 avaient été votées en «toute transparence».
Il ne s'agit pas d'une baisse [...] mais tout simplement d'une non-augmentation
Le ministre a par ailleurs tenu à nuancer les critiques adressées au gel des APL, s'exprimant ainsi : «Il ne s'agit pas d'une baisse [...] mais tout simplement d'une non-augmentation.» Reconnaissant toutefois : «Des coups de rabot, je ne connais pas un gouvernement qui n'en a pas mis en place [...] On fera en sorte de ne plus en avoir à partir de 2019.»
Alors que les calculs de la fondation Abbé Pierre tendent à démontrer un manque à gagner en moyenne de cinq euros pour les ménages bénéficiant des APL, une partie de l'opposition politique, notamment parmi les députés, a dénoncé la mesure du gouvernement.
Adrien Quatennens, député de La France insoumise, a par exemple commenté la mesure figurant dans le budget 2018 en qualifiant Emmanuel Macron d'«ennemi des pauvres».
Florian Philippot, fondateur des Patriotes, a quant à lui souhaité rebondir sur une récente phrase polémique d'Emmanuel Macron : «Encore un pognon de dingue dont vous ne verrez plus la couleur.»
Le député socialiste Boris Vallaud a de son côté dénoncé une mesure «injuste et brutale».
En juillet 2017, déjà, le thème des APL avait cristallisé les critiques contre le gouvernement, après que celui-ci avait annoncé une baisse de cinq euros de cette aide. Le mois suivant, Le Canard enchaîné avait rapporté qu'Emmanuel Macron, devant les dirigeants de la majorité réunis, aurait déclaré à ce sujet : «C’était une connerie sans nom !»
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