«Il semble être uniquement là pour défendre sa propre ligne», avait-elle déclaré au sujet de Laurent Wauquiez la veille dans un entretien au Parisien : Virginie Calmels, vice-président déléguée du parti Les républiains (LR), a été démise de ses fonctions ce 17 juin. Les lignes de fracture au sein du parti auront eu raison de l'unité plusieurs fois affichée, mais restée lettre morte, comme en témoigne par exemple l'épisode du tract «Pour que la France reste la France».
Richard Ferrand, président du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, n'a pas tardé à réagir et a ironisé sur le choix du nouveau numéro deux du parti de droite : «Bien connu pour ses travaux et réflexions sur la fin de vie, nul doute que Jean Leonetti pourra éclairer la direction du parti de Laurent Wauquiez sur son avenir.»
Jean Leonetti, nouveau vice-président des Républicains et ancien ministre des Affaires européennes de 2011 à 2012 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, est effectivement connu pour avoir donné son nom à la loi Claeys-Leonetti. Ce médecin cardiologue, toujours en exercice, avait plaidé pour une fin de vie sous «sédation profonde et continue jusqu'au décès» pour les malades en phase terminale. Mais la loi, entamée en 2005, puis corrigée par l'Assemblée en 2012 et 2016, n'a jamais satisfait pleinement les tenants du «droit de mourir», ni leurs opposants dits «pro-vie».
Alain Juppé soutient son ex-adjointe
Alain Juppé, candidat malheureux à l'investiture républicaine en 2017, avait vu Virginie Calmels, son ancienne première adjointe à Bordeaux, rejoindre François Fillon pour sa campagne présidentielle puis soutenir Laurent Wauquiez pour prendre la tête du parti. Il a choisi de défendre cette dernière dans un tweet court mais laudateur : «Virginie Calmels a des convictions. Et du courage. Elle vient de le montrer.»
La sénatrice LR du Bas-Rhin, Fabienne Keller, a fustigé la décision de Laurent Wauquiez, la qualifiant de «nouveau repli hégémoniste».
Valérie Pécresse a elle dénoncé ce 18 juin le «rétrécissement» de la droite «depuis six mois» et l'élection à la tête des Républicains de Laurent Wauquiez. «Je me suis inquiétée il y a six mois du rétrécissement de notre famille politique, c'est un danger, une menace pour la droite française, et ce danger, cette menace, existe depuis six mois», a-t-elle fait savoir lors d'une conférence de presse présentant le projet européen de son mouvement Libres !.
Le numéro deux est là pour épauler le numéro un. Il n'est pas là pour nuire au parti
Au micro de France Info, la républicaine Nadine Morano a quant à elle souligné le parcours de Virginie Calmels, passée du camp d'Alain Juppé à celui de François Fillon avant de rallier Laurent Wauquiez et a précisé : «Le numéro deux est là pour épauler le numéro un. Il n'est pas là pour nuire au parti.»
Pour ses soutiens, Laurent Wauquiez, qui a à plusieurs reprises critiqué la verticalité du pouvoir chez Emmanuel Macron, semble réaffirmer son autorité au sein du parti. «On ne peut pas invectiver sans cesse sa famille politique», a ainsi commenté sur LCI le 17 juin la porte-parole de Les Républicains, Laurence Saillet. «Laurent Wauquiez n'est pas isolé, toute l'équipe dirigeante est derrière lui. Il n'y a aucun problème de management», a-t-elle encore assuré le même jour sur France Info.