France

Blocage de Total : «Quelles solutions veulent-ils mettre en place?» s'interroge un jeune agriculteur

Les agriculteurs bloquent le site de la raffinerie Total de Grandpuits depuis le 10 juin pour protester contre la concurrence de l'huile de palme importée par la compagnie pour produire du biocarburant. Le reporter de RT France les a rencontrés.

Le 10 juin à 23h, plus d'une centaine d'agriculteurs ont se sont rendus à Grandpuits en Seine-et-Marne pour empêcher les camions de carburant de se réapprovisionner dans une raffinerie de Total. Ils s'insurgent contre l'autorisation donnée par le gouvernement à la compagnie pétrolière d’importer 300 000 tonnes d'huile de palme par an de Malaisie et d'Indonésie, pour la fabrication de biocarburant. Mus par leur colère, ils ont charrié des mottes de terre pour bloquer le passage des véhicules. Le matin du 11, deux camions ont dû faire demi-tour.

Cette décision controversée condamne les producteurs de colza à ne plus être concurrentiels, selon les protestataires. «Demain, si moins de colza est cultivé, l’éleveur n’aura plus assez de colza. Ils vont réimporter du soja OGM. Nous agriculteurs en France, avons l'interdiction de produire des OGM. On nous interdit des choses, mais on va réintroduire des plantes de l'étranger», fulmine Mathieu Beaudoin, le vice-président des Jeunes agriculteurs de Seine-et-Marne, au micro du reporter de RT France Jonathan Moadab.

«Quelles solutions veulent-ils mettre en place pour que nous agriculteurs ne perdions pas de 20 à 40 euros la tonne ?», interroge-t-il. Et le syndicaliste de rappeler que la culture de colza est la seule qui soit rentable pour eux, au contraire, par exemple, du blé. «Si on perd les 40 euros de la tonne, très clairement : moi le premier, j'arrête la culture du colza», menace-t-il. Les différences de normes de production entre les cultures françaises et asiatiques sont telles que les cultivateurs français seraient gravement lésés, selon lui.

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a réagi en jugeant leur mouvement illégal et en affirmant qu’il ne changerait rien à l’accord. Ces déclarations alimentent la détermination des manifestants qui ont bloqué 13 raffineries ou dépôts de carburant dans toute la France. Ils avaient prévu de cesser leur action le 13 juin, mais pourraient choisir de prolonger leur mouvement.

Lire aussi : A Grandpuits, les producteurs de colza entament le blocage de la raffinerie Total (IMAGES)